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A Séoul, un G20 pour ne fâcher personne

12 novembre 2010

Le communiqué final, très général, insiste sur la nécessité de coordonner les politiques économiques. Les Etats-Unis n'ont pas réussi à faire reculer la Chine et l'Allemagne

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La photo de groupe des vingt chefs d'état et de gouvernement à l'issue du sommet de Séoul
La photo de groupe des vingt chefs d'état et de gouvernement à l'issue du sommet de SéoulImage : AP

Il semble que le G20 qui est très récent – il n’à été créé qu’en 1999 – soit frappé d'un syndrome que l'Union européenne connait déjà fort bien : celui des compromis creux qui sont l'illustration d'une règle quasi-mathématique. A savoir qu'à 20, les décisions sont plus compliquées à prendre qu'au sein du G8. Les négociations ont donc accouché d'un communiqué final très consensuel qui met en garde contre des politiques économiques non coordonnées. « Une croissance inégale et des déséquilibres accroissent la tentation d'abandonner des solutions communes », précise le texte final.

En clair, le G20 condamne les mesures protectionnistes. Mais rien de plus sur les deux principaux points de tension de ce sommet : la guerre des monnaies et le déséquilibres de comptes courants. Il n'y aura pas d'engagements chiffrés permettant de limiter les excédents commerciaux et les déficits. L'Allemagne et la Chine, les deux plus grandes nations exportatrices, ont refusé de remettre en cause leur modèle. Au grand dam des Etats-Unis dont le déficit commercial avec la Chine atteint 25 milliards de dollars alors qu'il n’était que de 7 milliards il y a dix ans.

La chancelière Angela Markel a refusé la demande américaine de plafonner les excédents commerciaux
La chancelière Angela Markel a refusé la demande américaine de plafonner les excédents commerciauxImage : AP

Dévaluations compétitives

« Certains pays ont des excédents importants tandis que d'autres creusent leurs déficits », a rappelé le président américain Barack Obama à l’issue du sommet. « A cause de cela, nous risquons de revenir aux anciens déséquilibres qui ont contribué à la crise économique et qui menacent la reprise économique. Donc ici, à Séoul, la question était de savoir si nos nations pouvaient travailler ensemble pour maintenir la croissance économique globale. Je sais que les commentaires ont tendance à se focaliser sur les désaccords inévitables. Mais le fait est que la réunion des 20 économies les plus puissantes du monde a obtenu un large accord pour l'avenir. »

Enfin, pour ce qui concerne la tension sur les taux de change, le communiqué du G20 a repris mot pour mot le compromis établi fin octobre au niveau des ministres des finances. Les chefs d'état et de gouvernement ont convenus de s'abstenir de toute « dévaluation compétitive » et de « favoriser des taux de change davantage déterminés par le marché ». Une allusion très diplomatique et qui ne fâchera personne à la sous-évaluation du yuan, la monnaie chinoise.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Sébastien Martineau