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Abidjan : du slam pour mettre de la joie dans les coeurs

Julien Adayé
1 avril 2021

Le Goethe Institut a abrité la finale d'un concours de slam scientifique. Des jeunes en ont profité pour mettre de la joie dans le cœur des populations.

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Des jeunes femmes se lancent aussi dans le slam - ici le groupe Tina et Band au Mozambique. (Photo d'illustartion)
Des jeunes femmes se lancent aussi dans le slam - ici le groupe Tina et Band au Mozambique. (Photo d'illustartion)Image : Adiodato Gomes

Ils étaient au total douze candidats, cinq filles et sept garçons, à se succéder sur le podium de la salle de spectacle du Goethe Institut d’Abidjanpour la première édition du concours de slam scientifique.

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Des candidats qui ont en commun leur statut d’étudiant et leur volonté de repousser leurs limites, en témoignent leurs propos : 

"Ma motivation première pour ce concours de slam, c’est l’apprentissage. On ne cesse jamais d’apprendre. C’est ma quête d’apprendre, ma quête de découvrir de nouveaux savoirs et pourquoi pas partager ce que je sais. Donc c’est ce cocktail de connaissances qui m’a motivé à participer à ce grand concours ‘’Bé fi’’ qui est pour moi une belle aventure."

"Un concours comme celui-là, quel intérêt ? Il faut dire que c’est un réseau de connaissance. Parce que sans le vouloir, lorsqu’on s’expose, on se crée des connaissances. Donc c’est déjà une opportunité."

"Ce concept, il est salutaire, il est à promouvoir. Ma grande prière c’est que ce concept grandisse. Pourquoi pas demain devenir un concours inter-universités, inter-écoles pour hisser encore plus haut le niveau intellectuel de la Côte d’Ivoire ?"

"C’est la première fois et je suis vraiment contente de voir autant de personnes et tout. C’est vrai que j’ai eu le trac, mais ce concours me tenait vraiment à cœur."

"Ce qui a fait que j’ai voulu faire ce concours, c’est le fait de pouvoir parler en public aisément sans me tromper."

Le reportage de Julien Adayé

Des jeunes talentueux

Les quelques spectateurs venus soutenir ce premier concours de slam scientifique ont découvert des talents éclorent et ne manquent pas de compliments, à l'image de Roland Messou : "Le niveau intellectuel est déjà là quoi, est déjà très haut. Ça fait plaisir d’entendre surtout les filles parler. Faire un discours du début à la fin, très cohérent surtout. C’est vraiment impressionnant."

La science unit et réunit. Le partage de connaissances comme levier de cohésion sociale, tel est l’objectif du concours de Slam scientifique, selon Grâce Zeinab Bakayoko, l’initiatrice de ce projet :

"L’idée vient du fait que on veuille vulgariser la science. Parce qu’il est connu quand même que la jeunesse ivoirienne soit beaucoup  attachée au divertissement, à l’amusement. Et on a envie de promouvoir la science. Et démontrer que notre jeunesse sait faire plus que danser. Et oui vous avez bien remarqué. C’est important pour nous que les femmes participent. Parce qu’elles sont aussi intelligentes que les hommes. Et vous avez pu voir qu’on avait plus de cinq candidates. Mais elles se sont très bien défendues", estime Grâce Zeinab Bakayoko. "Pour les prochaines éditions, on attend vraiment que les sponsors nous accompagnent. Que les décideurs s’investissent. Parce que c’est la jeunesse qui est l’avenir du pays et il faut que notre jeunesse soit bien formée. Et le slam scientifique,  c’est l’occasion de montrer qu’on sait quelque chose et de le partager avec son public. Un public qui ignore tout de l’informatique, de la psychologie et j’en passe. Que les entreprises nous accompagnent pour offrir après des stages à ces jeunes gens parc que ce sont tous des étudiants."

Le ministère de la Culture, qui soutient cet évènement, était représenté par Henri N’Koumo. Pour lui, le concours de slam scientifique a bien sa place dans l’espace évènementiel du pays.

"De mon point de vue, le slam scientifique devrait pouvoir prendre son envol très rapidement. Parce que la matière ne manque pas, et puis les acteurs ne manquent pas non plus. Effectivement vous avez vu juste en disant que les femmes sont très présentes. C’est un constat qui est fait également dans le domaine de la lecture.  Les femmes sont présentes dans la lecture, Il est certain que demain on entendra leur voix de manière très forte dans le domaine du slam scientifique."

Après deux heures de spectacle et de délibération du jury, l’étudiant Soro Yadjouma est déclaré vainqueur de la première édition du concours de slam scientifique. Il livre ses impressions.

"Franchement je ne m’attendais pas à être premier, vainqueur disons mais je pensais être entre les trois premiers. Donc l’impression c’est une surprise. En même temps comme j’ai la foi, je sais que Dieu fait toujours des surprises à ses enfants. La prochaine étape, c’est plus me perfectionner parce que je veux toujours être à la hauteur. Dépasser mes limites et revenir l’an prochain."

Le concours de slam met un peu de joie dans le cœur des populations abidjanaises après la crise pré et post-électorale de 2020 et les décès des premiers ministres Gbon Coulibaly et Hamed Bakayoko dans un contexte de Covid-19 avec les mesures barrières.

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