Accord sur le climat mais divergences au G8

Au premier abord, l'accord trouvé entre les grandes puissances pour lutter contre le réchauffement climatique semble positif: les membres du G8 se sont engagés à réduire de 50% leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2050. Un accord salué notamment par la chancelière allemande Angela Merkel, qui avait dirigé les négociations au précédent sommet des huit pays les plus industrialisés :

"A propos du climat, on peut dire que nous avons fait des progrès significatifs par rapport à Heiligendamm. Les objectifs que nous avions obtenus avec beaucoup de difficulté l'année dernière sont, cette année, beaucoup plus clairs."Pour la première fois, les Etats-Unis ont accepté de s'engager sur des objectifs chiffrés, mais ils ont posé une condition pour fixer des objectifs de mi-échéance : celle que les grandes économies émergentes, qui sont responsables d'au moins 40% des émissions polluantes, soient inclues dans ces objectifs. Le G5, qui regroupe la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud, le Mexique et le Brésil, attend pour sa part du G8 un engagement sur une réduction de 80 à 95% avant d'annoncer à son tour des objectifs précis... Résultat: dans la déclaration finale, les participants au sommet de Toyako ont convenu de diminuer leurs émissions "à long terme", sans préciser l'ampleur ni le calendrier de ces efforts. Autant dire que les défenseurs de l'environnement n'ont pas pris de pincettes pour analyser le bilan du sommet. Réaction en Allemagne, de la présidente du groupe parlementaire des Verts au Bundestag, Renate Künast :

"Je rejoins ceux qui disent que ce G8 a été une occasion ratée. Je commence à en avoir assez d'entendre tout le temps ce qui doit arriver en 2050, alors qu'aucun des participants présents au Japon n'aura plus de responsabilité politique dans 42 ans. Nous devons mesurer les acteurs politiques à ce qu'ils mettent en oeuvre maintenant."

La réunion du G8 a également permis d'aborder plusieurs dossiers de politique internationale, notamment le Zimbabwe, l'Iran et la Corée du Nord. La déclaration finale appelle l'Iran à être davantage responsable avec ses voisins, alors que Téhéran vient justement de procéder à un tir de missile de longue portée capable d'atteindre Israël. Concernant le Zimbabwe, les dirigeants du G8 plaident pour des mesures financières ciblées contre le président Robert Mugabe et ses proches responsables de violence dans le cadre de sa réélection contestée.

Face à la hausse des prix et à la crise alimentaire qui touche les pays les plus pauvres de la planète, le G8 a exprimé sa "sérieuse préoccupation sur ses conséquences". Mais les Huit ne se sont pas engagés à verser de fonds supplémentaires, en rappelant qu'ils ont déjà versé plus de 10 milliards de dollars depuis le début de l'année.