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Afropresse à présent, l’Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron24 juin 2005

RDC – Libéria - Nigéria

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Nous commençons par la République démocratique du Congo. La presse allemande se penche cette semaine sur le pillage des ressources naturelles dans ce pays. Et le sujet effectivement n’est pas nouveau. Pauvre au milieu de la richesse, titre la Frankfurter Rundschau qui note que si le Congo possède beaucoup de ressources naturelles, la population n’en profite pas. Richesse en bois précieux par exemple. La Banque mondiale a calculé que la plus grande forêt tropicale d’Afrique pourrait produire chaque année 10 millions de mètres cubes de bois. Actuellement 500 000 mètres cubes seulement sont abattus, ce qui tient au manque de capacités du port de Matadi. Aucun chiffre n’est disponible sur l’abattage illégal, précise le journal. L’exploitation des ressources par des réseaux militaro-industriels, ajoute notre confrère, a déjà été critiquée dans des rapports de l’ONU. En revanche les recettes font défaut à l’Etat. Les soldats gouvernementaux par exemple se plaignent d’être mal payés, et de l’être irrégulièrement. Leur solde ne dépasserait pas les 10 dollars par mois. Depuis quelques mois les pillages et les meurtres commis par des soldats se multiplient.

Depuis octobre 2003, le Libéria est lui aussi dirigé par un gouvernement de transition, censé préparer l’organisation d’ élections libres en octobre prochain. Mais la presse allemande dénonce beaucoup de dérives.

Poches pleines et ventres vides, le gouvernement de transition protégé par l’ONU passe pour l’un des plus corrompus dans l’histoire de ce pays ravagé par la guerre, écrit la Tageszeitung de Berlin. Anciens rebelles et politiciens véreux veulent assurer leurs vieux jours avant les élections. Le journal nous relate que la dernière expression à la mode, au Libéria, est empruntée au langage de la boxe: „knocking out“, k.o.. Ce qui signifie: se remplir les poches d’argent jusqu’à l’extinction des feux, ou jusqu’à voir 36 000 chandelles. Car la majeure partie de ceux qui exercent actuellement des fonctions politiques se retrouveront les mains vides après les élections. Pour la communauté internationale, tout cela est évidemment gênant, poursuit le journal. Après la fin de la guerre civile, les bailleurs de fonds ont promis 500 millions de dollars pour la reconstruction du pays. Mais à la récente conférence de suivi, à Copenhague, l’impatience s’est fait jour. Un haut cadre de l’ONU a parlé de graves accusations de corruption. Une bonne partie des fonds promis n’a pas été versée.

Autre thème pour la presse allemande: le Nigéria où les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont rouvert lundi dernier leurs représentations diplomatiques. Elles étaient restées fermées pendant quatre jours pour cause de menace terroriste. Et comme le relève la Frankfurter Runschau, l’alerte a coïncidé avec les manoeuvres anti-terroristes, organisées dans la zone du Sahel par les Etats-Unis et neuf pays africains, dont le Nigéria. 700 soldats américains et 3 000 soldats africains y participent. Les Etats-Unis redoutent surtout l’infiltration, en Irak, de terroristes venus de l’Afrique du nord. Maintenant pour ce qui est du Nigéria, poursuit le journal, il existe bien dans le nord musulman du pays des sympathisants de Ben Laden. Dans l’Etat de Borno, un groupe du nom de „Taliban“ ou „Muhajiru“ a attaqué des commissariats de police. Mais comme les conflits entre chrétiens et musulmans, ou entre sunnites et chiites, il passe pour un problème régional. En Afrique Al Qaida n’a commis jusqu’à présent des attentats que dans trois pays: le Kenya, la Tanzanie et la Tunisie. Enfin en plus bref la presse allemande se fait l’écho de l’offensive lancée cette semaine, dans l’est du Soudan, par les rebelles Beja. La Tageszeitung parle du début d’une nouvelle guerre. La Frankfurter Rundschau note que les populations de l’est, à l’instar de celles du sud et de l’Ouest, du Darfour donc, se sentent discriminées et marginalisées par le gouvernement central.