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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron16 septembre 2005

Egypte – Zambie – Melilla

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Nous revenons tout d’abord sur l’élection présidentielle du 7 septembre en Egypte. Les résultats ayant été officiellement annoncés le 9 septembre au soir, ce n’est que cette semaine en effet qu’ils sont commentés. 88,6% de voix pour Hosni Moubarak – écrit la Süddeutsche Zeitung – cela rappelle le temps où un seul candidat, du nom de Moubarak, était proposé au peuple, et où les électeurs étaient autorisés à dire oui par référendum. Cette fois-ci plusieurs candidats ont brigué la magistrature suprême, mais la confirmation de Moubarak pour un cinquième mandat n’est pas une surprise, estime le journal. Premièrement, la stabilité du pays associée à sa personne lui vaut l’appui d’une bonne partie des Egyptiens. Deuxièmement, cette élection n’a été ni équitable ni correcte. Des voix ont été achetées. Troisièmement la prestation de l’opposition n’a pas été vraiment convaincante. Mais souligne le journal, cette première élection présidentielle pluraliste est quand même un pas vers plus de démocratie. Ce processus de démocratisation dirigée est souvent laborieux et insatisfant. Une opposition démocratique, qu’elle soit parlementaire ou dans la rue, n’a tout simplement pas la force actuellement d’imposer un changement de pouvoir en Egypte. La Frankfurter Allgemeine Zeitung a interrogé la politologue égyptienne Mona Makram-Ebeid. Elle sera l’une des rares femmes à se présenter aux élections législatives du mois de novembre. Et selon elle l’Egypte est à un tournant de son histoire. La stagnation de la politique égyptienne a été brisée, souligne-t-elle, jamais les médias n’ont été aussi libres que pendant la campagne électorale. Ce qui auparavant était passé sous silence a été discuté.

A l’occasion du sommet des Nations unies, la presse allemande nous propose cette semaine beaucoup d’articles sur les objectifs du millénaire, sur les espoirs et les déceptions qu’ils suscitent en Afrique. Exemple en Zambie.

La Zambie qui est parmi les pays les plus pauvres du monde, lit-on dans la Frankfurter Runschau. Pour la quatrième fois le pays est au bord de la famine. La situation alimentaire est particulièrement critique dans la province méridionale, où il n’est plus tombé de pluie depuis le mois de janvier. Interrogé par le journal, le ministre de l’agriculture dénonce la passivité de ses compatriotes, qui ne feraient qu’attendre l’aide du gouvernement. Une telle attente, poursuit notre confrère, est effectivement déplacée en Zambie. Cela fait longtemps que la population n’a plus rien obtenu d’un gouvernement qui ne construit pas de routes, qui ne finance pas de nouvelles écoles et qui ne soutient pas non plus de projets pour promouvoir l’agriculture. Près des deux tiers des Zambiens doivent vivre avec moins d’un dollar par jour. Depuis longtemps déjà, note le journal, les tâches normalement dévolues au gouvernement sont assumées par des organisations étrangères. Comme le concède un collaborateur de la coopération technique allemande, la GTZ, la province du sud est presque entièrement aux mains des Allemands. Et près de 40% du budget national zambien est financé par des subventions des pays industriels.

Enfin la presse allemande se penche sur la décision du gouvernement espagnol de doubler la hauteur du double grillage qui entoure l’enclave de Melilla, dans le nord du Maroc. Cela fait plus de 30 ans, note la Frankfurter Runschau, que l’Espagne tente d’empêcher les Africains de passer du Maroc en Europe, via cette enclave. Car ils sont des centaines à tenter leur chance. Le chemin de l’Europe par Melilla est pourtant dangereux, souligne le journal. D’un côté les fugitifs sont poursuivis par la gendarmerie marocaine, de l’autre par la guardia civil. Après une tentative de passage en masse, en août dernier, une entreprise de bâtiment est maintenant occupée à doubler la hauteur du grillage. Mais un garde frontière espagnol reconnait lui-même que cela ne servira pas à grand chose. Ces pauvres gens, dit-il, n’ont rien à perdre.