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Afropresse, l’Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron12 août 2005

JMJ – Afrique du sud/Zimbabwe

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Alors que les journées mondiales de la jeunesse vont commencer à Cologne la presse se fait l’écho de la polémique soulevée par le refus de visas à des jeunes de pays du sud, notamment africains. Les Africains resteront dehors, titre la Süddeutsche Zeitung qui rappelle qu’en 2003, lors des journées mondiales de la jeunesse à Toronto, 2 300 visiteurs étaient restés clandestinement au Canada. Pour éviter que cela se répète en Allemagne les organisateurs des JMJ et le ministère des affaires étrangères se sont entendus sur une procédure qui garantit un contrôle tout en simplifiant la course d’obstacles que représente l’obtention d’un visa. Qui veut venir en Allemagne doit se présenter personnellement à l’ambassade, avoir une lettre de recommandation de l’évêque local, être officiellement enregistré à Cologne et posséder un billet d’avion aller-retour. Seulement, poursuit le journal, les associations de jeunes catholiques dénoncent le comportement des ambassades d’Allemagne dans des pays comme le Togo, le Cameroun et la Centrafrique. Elles leur reprochent de ne pas s’en tenir aux modalités convenues, mais d’exiger en plus un certificat de travail, un extrait de compte bancaire ou un titre de propriété foncière – autant d’obstacles insurmontables pour la plupart des jeunes. La Frankfurter Rundschau évoque l’indignation de l’évêque allemand de Limburg, un évêché jumelé avec celui de Kumbo au Cameroun. Une fois de plus c’est le continent le plus pauvre qui est touché, souligne Mgr. Kamphaus. Douze jeunes de Kumbo ont été privés de JMJ. Le visa d’entrée en Allemagne leur a été refusé parce qu’ils gagnent trop peu d’argent et qu’ils n’ont encore jamais voyagé.

L’Afrique du sud va-t-elle accorder ou non un crédit au Zimbabwe? Toujours est-il, lit-on dans la Frankfurter Rundschau, que ce projet suscite une levée de boucliers dans l’opposition sud-africaine. Et pas seulement là. Le journal cite ce propos du cardinal Wilfried Napier, président de la conférence épiscopale de l’Afrique australe: „ soutenir financièrement le régime de Robert Mugabe, c’est comme donner de l’argent à un alcoolique qui fait la mendicité et qui promet d’utiliser l’argent pour s’acheter à manger.“ Le même jour le journal souligne dans un éditorial la bizarrerie des arguments avancés par Prétoria pour justifier sa volonté d’accorder au Zimbabwe un crédit pouvant aller jusqu’à un milliard de dollars. A savoir que l’Afrique du sud ne peut se permettre d’avoir pour voisin un Etat en faillite. Le gouvernement Mbeki, ajoute le journal, se soucie moins d’avoir un voisin qui torture et qui opprime. Prétoria fait également valoir que le crédit sera subordonné à des conditions, comme une réforme constitutionnelle et l’ouverture de discussions avec l’opposition. Depuis des années, rappelle notre confrère, Thabo Mbeki promet à tous ses visiteurs, qu’ils s’appellent Bush ou Schröder, que sa „diplomatie discrète“ porterait bientôt des fruits. Or les promesses ont toujours été dépassées par la brutalité grandissante de Mugabe. A présent le successeur de Nelson Mandela risque d’entrer dans l’histoire comme le banquier de Frankenstein.

En plus bref la Tageszeitung de Berlin note que les conditions de vie catastrophiques dans les mines de la République démocratique du Congo ne cessent de faire de nouvelles victimes. Cette fois-ci ce sont 22 personnes qui sont mortes ces derniers jours d’une mystérieuse fièvre dans une mine de diamants du Maniema. Une fièvre qui se traduit par des diarrhées et des vomissements mêlés de sang. Enfin la Frankfurter Rundschau commente l’annonce officielle des résultats des élections législatives du 15 mai en Ethiopie. Le parti du premier ministre Meles Zenawi remporte la majorité absolue et si le journal dénonce la répression des manifestations du mois de juin il estime que Meles Zenawi n’est pas pour autant un despote. Tout indique qu’il a pour lui la majorité de la population, principalement dans les campagnes. Une raison de plus, souligne le journal, de traiter avec l’opposition autrement qu’avec des matraques et des fusils.