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Afropresse, l'Afrique à travers la presse allemande

Marie-Ange Pioerron/Fréjus Quenum 7 août 2009

Le voyage de la secrétaire d'Etat américaine en Afrique est le premier événement qui cette semaine retient l'attention des journaux.

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Image : AP / DW Montage

Onze jours, sept pays, titre le Tagesspiegel à propos de cette tournée africaine de Hillary Clinton. Le président américain Barack Obama, note le journal, s'est simplifié la tâche pour sa première visite en Afrique. Il est allé au Ghana, un pays qui montre comment la démocratie peut fonctionner en Afrique. Là-bas Obama a délivré un discours-programme à l'adresse de tous les gouvernements du continent. C'est à sa ministre des affaires étrangères qu'il revient maintenant de s'occuper des problèmes de l'Afrique. Et ces problèmes sont nombreux, souligne la Frankfurter Rundschau. La crise économique provoquée dans le Nord a de multiples répercussions dans le Sud, la conséquence sans doute la plus dévastatrice de la récession étant l'effondrement des cours des matières premières. Pour cette seule année 2009, précise le journal l'Afrique va devoir renoncer à 50 milliards de dollars de recettes, ce qui selon les études de la Banque mondiale signifie la mort de 700 000 enfants avant l'âge d'un an. Hillary Clinton, note plus loin le journal, a ouvert à Nairobi le sommet économique américano-africain. Elle y a dénoncé la corruption comme le principal obstacle au progrès, Mais l'Afrique attend plus. Car les préférences commerciales introduites sous George W. Bush ne sont pas d'une grande aide pour le continent. A quoi la Tageszeitung apporte une précision en écrivant que pendant les trois premiers mois de l'année 2009, les exportations africaines vers les Etats-Unis au titre de l'AGOA - donc de ce régime de préférences commerciales - ont diminué de 59%, dont une baisse de 22% pour les produits non pétroliers. Cela a entrainé la perte de nombreux emplois, dont 100 000 au Kenya.

Schein-Hinrichtungen auf der Hansa Stavanger
AP Photo/BundeswehrImage : picture-alliance / dpa

La libération d'un cargo allemand capturé par des pirates somaliens et retenu en otage pendant quatre mois est l'occasion pour la presse allemande de revenir sur la piraterie au large des côtes de la Somalie.

La Süddeutsche Zeitung évoque tout d'abord les épreuves endurées pendant leur quatre mois de captivité par les 24 hommes de l'équipage du Hansa Stavanger. Et prédit qu'à la fin de la mousson, les attaques vont reprendre de plus belle. L'entreprise est trop lucrative, souligne le journal, et encore beaucoup trop facile malgré tous les efforts de la communauté internationale. Le moyen le plus efficace contre la piraterie reste la prévention. Les équipages des navires doivent faire preuve de la plus grande vigilance pour détecter à temps une menace. Et le journal de recommander aussi des moyens tout simples, comme enduire le bordage de savon noir. La Tageszeitung consacre pour sa part un très long article à la prison kenyanne dans laquelle sont incarcérés les pirates capturés par des marines européennes. C'est la prison Shimo la Tewa, la seule au Kenya, écrit le journal, d'où il est impossible de s'évader. Elle est située non loin de la mer,dans la ville portuaire de Mombasa. 120 présumés pirates somaliens y attendent d'être jugés. Ils sont soumis à un régime d'isolement total, sans contact avec les autres détenus ni le monde extérieur, Depuis qu'une femme dirige la prison leurs conditions se sont un peu améliorées. La Frankfurter Allgemeine Zeitung évoque l'anarchie en Somalie, une anarchie qui empêche précisément les islamistes radicaux, les shebaab, de contrôler l'ensemble du territoire. L'absence de discipline, souligne le journal, est la marque distinctive des combattants somaliens. Elle émane de la structure sociale de la société somalienne. Les Somaliens, qu'ils soient citoyens ordinaires, pirates ou terroristes fanatiques ne s'identifient pas par le biais de l'idéologie ni même de la religion, mais exclusivement par le clan, et donc par une sorte d'individualité.

Niger Volksabstimmung Auszählung der Stimmen
Image : AP

Autre thème cette semaine dans la presse allemande: le Niger, avec le référendum qui se traduit par un changement de constitution. Un changement voulu par le président Tandja pour se maintenir au pouvoir pendant trois ans et pouvoir briguer ensuite un nouveau mandat.

Pour en arriver là, lit-on dans la Tageszeitung, Mamadou Tandja a dissous le parlement et la cour constitutionnelle, ce qui a provoqué une vague de protestation. Avocats, femmes, syndicats - tout ce que la société conservatrice nigérienne compte comme forces sociales s'est joint aux protestations. Par sa diversité et son caractère pacifique, ce mouvement, note le journal, n'est pas sans rappeler les mouvements démocratiques d'il y a vingt ans en Afrique de l'ouest, lorsque les dictatures militaires et les régimes à parti unique sont tombés les uns après les autres. La TAZ rappelle par ailleurs que Mamadou Tandja a exprimé sa volonté de rester au pouvoir en mai dernier, lorsque la société française Areva a inauguré la nouvelle mine d'uranium d'Imouraren. D'autres contrats miniers ont été passés avec des firmes canadiennes et chinoises. Des parents et des amis du président auraient touché de juteuses commissions dans le cadre de contrats avec des sous-traitants, ajoute le journal. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le changement de constitution renoue avec un phénomène que l'on croyait mort et dont l'Afrique a souffert pendant des décennies, à savoir qu'une constitution ne vaut que le temps de servir les intérêts des puissants du moment.

Enfin la Tageszeitung se fait l'écho des violents affrontements qui ont eu lieu dans un quartier pauvre d'Alger entre Algériens et Chinois. Une banale dispute pour une place de stationnement a dégénére en bataille rangée. Il y a en Algérie entre 30 000 et 50 000 Chinois, note le journal. Principalement des ouvriers du bâtiment, les firmes chinoises arrivant la plupart du temps avec leur propre main d'oeuvre. La population locale s'en irrite. La majorité des Chinois de moins de 30 ans est au chômage, poursuit la TAZ qui relève aussi une montée du racisme anti-chinois en Algérie.