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Afropresse, l'Afrique à travers la presse allemande.

Marie-Ange Pioerron/Fréjus Quenum21 août 2009

Nous commençons par un article relativement optimiste, Il concerne l'économie du continent africain.

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.Image : Wegweiser GmbH Berlin

Cet article nous est livré par le Financial Times Deutschland. Jusqu'à la fin 2008, note le journal, les experts étaient d'avis que l'Afrique pourrait échapper complétement aux effets de la récession mondiale. Le principal argument était que le secteur financier africain n'était pratiquement pas concerné par les actifs toxiques. Entre-temps la crise économique internationale se fait également sentir en Afrique subsaharienne. Le Fonds Monétaire international revoit à la baisse ses prévisions de croissance pour le continent africain - de 7 à 3%. Cette moyenne est néanmoins trompeuse, l'Afrique étant à tous les égards le continent des extrêmes. Mettre les 53 pays africains dans le même sac a peu de sens, souligne le journal, les conditions politiques et économiques sont pour cela trop différentes, de même que les ressources en matières premières. Car la richesse en matières premières est pour la plupart des Etats le principal moteur d'une évolution économique supérieure à la moyenne. Mais, poursuit le journal, n'avoir d'yeux que pour les matières premières serait aussi une approche trop courte. Car ce qui manque comme ressources naturelles à certaines nations africaines est largement compensé par des visions ambitieuses. Le Rwanda en est un bon exemple. Malgré l'absence de matières premières et le génocide de 1994, qui a été également un désastre économique, le pays s'est hissé au rang de pays modèle. La clé du succès réside ici dans le positionnement comme porte d'accès centrale à l'Afrique de l'est. Bref conclut le journal, il n'y a pas d'autre avenir imaginable pour l'Afrique que celui d'un espace économique puissant. Ce continent est riche - en hommes, en créativité, en intelligence et en ressources.

Madagaskar Mann vor einer Holzhütte
Image : picture-alliance / dpa

La presse allemande s'intéresse aussi cette semaine à l'accord intervenu à Maputo entre les protagonistes de la crise malgache, entre le président Rajoelina donc et le président déchu Marc Ravalomana. C'est ce que le Tagesspiegel de Berlin appelle une solution africaine, entendez par là un partage du pouvoir à l'instar de ce qui s'est fait précédemment au Kenya et au Zimbabwe. Dans ces deux pays, écrit le journal, la formation d'une grande coalition a mis fin à une crise électorale. A Madagascar la donne est différente. Marc Ravalomanana a été renversé en mars dernier par l'ancien maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, qui a bénéficié de l'appui de l'armée. Mais le nouveau gouvernement n'a pas été reconnu à l'extérieur. Or le budget de l'île étant financé à 70% par les donateurs, la pression sur Rajoelina était forte. Mais s'interroge le journal, pourquoi ces partages du pouvoir sont-ils maintenant si fréquents en Afrique, alors que, comme le montrent le Kenya et le Zimbabwe, ils ne fonctionnent pas? Et que penser de cette solution africaine. Anna Mauganidze, de l'Institut pour les études sur la sécurité en Afrique du sud, livre son opinion: elle est opposée à ce partage du pouvoir qui ignore la volonté des électeurs. Et qui légalise une situation illégitime, à savoir le résultat d'un coup d'Etat à Madagascar , au Zimbabwe et au Kenya les résultats de fraudes électorales.

Kenia Bananenverkäufer in Nairobi UN FAO Hunger und Biosprit
Image : AP

Du Kenya il en est également question dans d'autres articles de la presse allemande. La sécheresse en Afrique de l'est accentue le risque de famine. Le sud du Kenya est particulièrement menacé.

Comme on peut le lire dans la Tageszeitung et la Berliner Zeitung, l'eau est devenue rare en pays massaï, entre la capitale Nairobi et la frontière tanzanienne. Il n'est pratiquement plus tombé une goutte d'eau depuis trois ans.Selon l'agence américaine USAID, l'approvisionnement alimentaire n'est plus garanti pour 20 millions de personnes au Kenya, en Somalie et en Ethiopie. La situation, souligne la Berliner Zeitung, est particulièrement grave pour les nomades comme les Massaï, dont le bétail risque de mourir de faim et de soif. Le vendre n'en vaut plus la peine, une vache famélique ne rapporte plus que l'équivalent de dix euros, contre 400 en temps normal. Le gouvernement kenyan, relève la Tageszeizung, a certes lancé il y a quelques jours une "grande offensive contre la faim". L'armée et la police doivent distribuer des vivres. Mais Iris Krebber, de l'Agro-Action allemande, fait remarquer qu'il n'y a rien à distribuer. Nul ne sait quelles sont les réserves de maïs du Kenya, des centaines de milliers de sacs ayant disparu après un scandale de corruption au début de l'année.

Pour terminer nous restons au Kenya. La presse allemande se fait l'écho de la mort du plus vieil écolier du monde.

Il s'appelait Kimani Nganga Maruge, il était Kenyan, et il est mort à Nairobi à l'âge de 90 ans. Il ne pourra plus voir le film tourné sur lui par Hollywood, écrit le Tagesspiegel de Berlin, mais son histoire continuera d'inspirer de nombreux Kenyans. Dans les années 50, rappelle le journal, il avait combattu dans l'insurrection Mau-Mau contre les colonisateurs britanniques. Il avait été arrêté et, selon ses propres dires, torturé. En 2004, poursuit le jourrnal, il met dans l'embarras la directrice d'une école primaire d'Eldoret. A 84 ans Kimani Maruge se présente à l'école en culotte courte et exige d'être inscrit. Le gouvernement fraichement élu du président Kibaki vient de supprimer les frais de scolarité pour l'école primaire. Pour Maruge, qui n'avait jamais pu fréquenter une école de sa vie, c'était la chance d'apprendre quelque chose. Le vieil homme, note encore le journal, deviendra vite une célébrité. Il sera invité en 2005 à l'assemblée générale de l'ONU.