1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Afropresse, l'Afrique à travers la presse allemande

14 mai 2010

A moins d'un mois du coup d'envoi de la Coupe du monde de football en Afrique du sud, la Berliner Zeitung a rencontré le journaliste sportif le plus célèbre du pays.

https://p.dw.com/p/NOTf
Stade de JohannesburgImage : AP

Matshelane Mamabolo a 36 ans, il pense que l'Espagne a une bonne chance de remporter la Coupe, mais il mise surtout sur l'Argentine. Maintenant, pour ce qui est du déroulement de la compétition, la Coupe du monde, souligne Mamabolo, est un événement pour riches. Nous ne sommes que les hôtes. C'est la Coupe du monde de la FIFA, et tout se déroule selon ses régles. Par exemple? lui demande le journal. Par exemple répond Mamabolo le système de la vente des tickets n'est pas fait pour les supporters sud-africains ordinaires. Beaucoup n'ont pas de compte en banque ni d'accès à Internet. Quant à la contribution que la Coupe du monde pourrait apporter à l'émergence d'une véritable nation sud-africaine, le journaliste sportif n'y croit pas vraiment. En 1995 rappelle-t-il, nous avons organisé en Afrique du sud la Coupe du monde de rugby, en 1996 la Coupe d'afrique des nations, l'an dernier la Coupe des confédérations. Pendant l'événement, tout le monde est uni, mais dès que les compétitions sont terminées, ce sentiment communautaire se dissipe rapidement.

Botswana Land und Leute Jagd auf Springhasen in Kalahari
San du Kalahari au BotswanaImage : J. Sorges

Un symbole de la nation arc-en-ciel, c'est ce que voit la Frankfurter Allgemeine Zeitung dans les peintures rupestres des Bochimans. Il y en a plus d'une centaine par exemple dans une réserve de la province occidentale du Cap. Les chasseurs et cueilleurs qui vivaient ici jusqu'à il y a deux cents ans ont peint sur la pierre une multitude de motifs: des danseurs, des arcs, des flèches, des oiseaux et des antilopes. Les plus vieilles peintures rupestres qui ont pu être datées jusqu'à présent en Afrique du sud remontent à 27 000 ans. L'Afrique australe, rappelle le journal, est souvent qualifiée de berceau de l'humanité. L'origine et la signification des peintures rupestres ont été pendant longtemps une énigme. Au début du 20ème siècle des scientifiques imbibés de théories raciales les avaient attribuées aux Phéniciens. Les Bochimans n'étaient pas jugés capables de peindre sur des rochers. Avec l'avancée des colons blancs, poursuit le journal, l'extermination des Bochimans a commencé. Il n'y a plus aujourd'hui qu'une centaine de milliers de Bochimans - ou San comme ont les appelle de nos jours. Ils vivent au Botswana, en Namibie en Afrique du sud et en Angola - la plupart du temps en marge de la société.

Südafrika Land und Leute Kapstadt Township Khayeltisha
Une banlieue noire du CapImage : J. Sorges

Secourir les exclus que sont les malades du sida en Afrique du sud - c'est ce que fait un prêtre catholique allemand présent depuis 13 ans dans les bidonvilles de la banlieue du Cap. Stefan Hippler, lit-on dans la Frankfurter Rundschau, aura 50 ans cette année. Il porte des lunettes de soleil avec des verres qui lui font tout voir en orange. Et il a dans la poche de son pantalon des préservatifs, noirs et dorés. Il les apporte toujours avec lui quand il se rend dans les quartiers misérables du Cap. Il s'occupe ici des malades, demande s'ils ont pris leurs médicaments et il fait ce pour quoi il est le plus connu: sensibiliser les gens à la prévention. Or les préservatifs sont le problème de Stefan Hippler, ajoute le journal. Plus exactement c'est le problème de l'église catholique, raison pour laquelle le prêtre a sans arrêt des démêlés avec elle. Les préservatifs ont failli lui faire perdre son travail. Ils restent interdits, non seulement par la tradition zoulou mais aussi par la morale catholique.

Strasse in Malabo Äquatorial-Guinea
Une rue de Malabo en Guinée EquatorialeImage : Renate Krieger

Un prix décerné par l'Unesco, mais financé par un dictateur africain - voilà de quoi surprendre pour le moins. Et c'est le sujet d'un article de la Süddeutsche Zeitung. Le prix est destiné à récompenser des scientifiques dont les travaux améliorent la qualité de la vie humaine. Il est doté d'une somme de trois millions de dollars et, c'est là que le bât blesse, ces trois millions sont financés par une fondation du président équato- guinéen, Teodoro Obiang Nguema. Une alliance honteuse, souligne le journal, pour l'organisation des Nations unies chargée de promouvoir la culture, l'éducation et la recherche dans le monde entier. Le rapprochement avec le dictateur jette le discrédit sur l'Unesco et interpelle les organisations de défense des droits de l'homme. 28 d'entre elles, précise le journal, ont signé une lettre de protestation. Mais la porte-parole de l'Unesco, Susan Williams, a confirmé au journal, que tout se déroulait comme prévu. Le prix sera décerné à la fin juin. Pendant ce temps, note plus loin le journal, Teodoro Obiang continue de régner en Guinée Equatoriale pour la 31ème année. Son gouvernement passe pour l'un des plus corrompus au monde. Avec le pétrole les 600 000 Equato-Guinéens pourraient vivre dans la prospérité. Le pays est le quatrième producteur de pétrole en Afrique. En réalité 75% de la population vivent dans une pauvreté extrême.

Auteur: Marie-Ange Pioerron
Edition: Georges-Ibrahim Tounkara