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Alep sous les bombes

Christophe Lascombes (avec AFP, Reuters)29 juillet 2012

De violents combats se déroulaient dimanche à Alep, deuxième ville de Syrie, un enjeu crucial pour les deux camps. Selon les militants, les rebelles retranchés dans plusieurs quartiers résistent aux assauts de l'armée.

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La bataille d'Alep est engagée
La bataille d'Alep est engagéeImage : AP

Des blindés ont tenté de nouveau de prendre d'assaut à l'aube le quartier de Salaheddine, bastion rebelle, mais ont été repoussés par les éléments de l'Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs et de civils armés. Si les combats se concentrent autour de Salaheddine, des affrontements ont aussi eu lieu à Bab al-Nasr et Bab al-Hadid, proches de la vieille ville d'Alep, classée au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco. Selon un correspondant de l'AFP, les insurgés sont parvenus la veille à repousser les premiers assauts contre Salaheddine de l'armée syrienne qui n'a pas progressé.

Le chef du conseil militaire rebelle d'Alep a appelé dimanche (29 juillet) l'Occident à instaurer une zone d'exclusion aérienne au-dessus du nord de la Syrie et accusé le régime de préparer "un massacre". « Nous sommes prêts à faire chuter ce régime », a affirmé le colonel Abdel Jabbar al-Oqaidi dans un entretien avec l'AFP dans le nord de la Syrie.Le régime assure être soutenu par la population

Pressekonfeenz Aleppo Syrien
Le Conseil national syrien appelle la communauté internationale à empêcher un massacre comme à HomsImage : Reuters

Par contre, selon le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, les rebelles syriens à Alep seront « sans aucun doute vaincus ». « Le peuple syrien se bat aux côtés de l'armée » contre les rebelles, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse commune avec son homologue iranien Ali Akbar Salehi. Walid Mouallem accuse en outre « le Qatar, l'Arabie Saoudite, la Turquie et les pays étrangers à la région d'empêcher la fin des affrontements » en soutenant les rebelles et en leur fournissant des armes.

L'Iran, principal allié régional de Damas, estime qu'une transition planifiée en Syrie constitue "une illusion". L'Iran chiite est le seul pays de la région, avec une partie du gouvernement irakien, à soutenir le gouvernement de Bachar al-Assad, dominé par les alaouites, une minorité chiite, face au soulèvement, majoritairement sunnite, entamé en mars 2011.

Un nouvel appel au Conseil de sécurité

Le président du Conseil national syrien (CNS), qui regroupe les opposants au président Assad, réclame une réunion "d'urgence" du Conseil de sécurité de l'ONU pour empêcher les massacres de civils que le régime s'apprête à commettre, selon lui, à Alep.

L'émisssaire spécial des Nations unies pour la Syrie, Kofi Annan, appelle les deux camps à respecter le droit international et les droits de l'Homme et à stopper le bain de sang. Le ministre allemand des Affaires étrangères, de son côté, accuse le régime syrien d'actes de barbarie et demande au président Assad de quitter le pouvoir.

À l'issue de sa rencontre avec David Cameron, le Premier ministre britannique, le chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, a estimé que « nous ne pouvons pas continuer à rester inactifs ».La fuite vers la Jordanie... et l'Algérie

Syrischer Flüchtling an der jordanisch-syrischen Grenze
Plus de 1.000 réfugiés syriens arrivent chaque jour en JordanieImage : picture-alliance/dpa

La Jordanie a ouvert dimanche le premier camp officiel de réfugiés afin de faciliter l'accueil des dizaines de milliers de personnes fuyant les violences en Syrie voisine. Ce camp, situé à Mafraq, près de la frontière avec la Syrie, peut accueillir jusqu'à 120.000 réfugiés, et a été ouvert au moment où entre 1.000 et 2.000 Syriens arrivent chaque jour en Jordanie.

Toujours selon lui, plus de 142.000 Syriens se trouvent dans le royaume jordanien, dont environ 36.000 enregistrés auprès des Nations unies en tant que réfugiés.

Plus de 12.000 Syriens fuyant les violences dans leur pays se sont également réfugiés depuis un mois en Algérie, a-t-on également appris dimanche de source proche du ministère de l'Intérieur. Cet afflux s'explique par un accord bilatéral algéro-syrien facilitant les déplacements des ressortissants entre ces deux pays et qui ne leur impose notamment aucun visa.