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Allemagne : les défis de la nouvelle ministre de la Défense

25 juillet 2019

Annegret Kramp-Karrenbauer, à qui on prédit un futur de chancelière, prend le contrôle de la Défense. Un moment politique décrypté par les journaux allemands.

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Einschwörung Berlin AKK
Image : Reuters/H. Hanschke

"En pleine canicule, des centaines de parlementaires sont exprès venus à Berlin, et tout cela juste pour assister à la prestation de serment de la nouvelle ministre de la défense"… la Tageszeitung, journal de gauche, n'est pas tendre avec la nouvelle patronne des conservateurs de la CDU Annegret Kramp-Karrenbauer, AKK, comme on la surnomme. Elle note que l'opposition critique les émissions de CO2 engendrées par le déplacement des députés, obligés de revenir de leurs vacances pour cette session extraordinaire. "L'évènement a fait quasiment autant de bruit qu'un concert de Helene Fischer", LA star de la chanson allemande. Voilà pour la pointe acide de la Taz.

Ajoutons-y la Frankfurter Rundschau, qui sous-entend qu'il ne s'agit là que d'un calcul politique. "Occupation à durée déterminée", titre le journal. "Evidemment, AKK doit être accueillir en grande pompe pour son premier poste ministériel. Elle qui est qualifiée dans tout le pays de "possible chancelière".

Un ministère à problèmes

Si certains critiquent un parachutage de la protégée d'Angela Merkel à la Défense, le défi que représente ce ministère ne semble pas forcément en faire un cadeau. C'est ce que rappelle la Süddeutsche Zeitung, qui estime que "les tâches devant lesquelles AKK se trouve sont herculéennes. L'armée allemande est sous financée, son modèle de service militaire volontaire peine à recruter, son système d'appels d'offre est une usine à gaz."

La nouvelle ministre, lors de sa prestation de serment, a par ailleurs fait des dépenses militaires de l'Allemagne sa priorité numéro un. Annegret Kramp Karrenbauer a promis d'atteindre les 2% du PIB consacrés à la défense, comme le stipule l'OTAN, comme l'exige un certain Donald Trump. Mais pour le journal,  "2% c'est beaucoup trop". Cette règle "exige de manière disproportionnée beaucoup trop des Etats en expansion comme l'Allemagne, parce qu'elle tient compte de la forme économique. Elle ne tient en revanche pas assez compte des interventions militaires à l'étranger, et ignore quasiment les moyens civils mis en œuvre dans les politiques de paix."

Le "coup de vieux" de Robert Mueller

USA Aussage des Ex-Sonderermittler Mueller vor dem US-Kongress
Image : Getty Images/AFP/C. Somodevilla

La Frankfurer Allgemeine Zeitung se penche quant à elle sur  l'audition de Robert Mueller devant le Congrès hier. Le procureur spécial qui était en charge de mener l'enquête sur Trump et la Russie a conclu qu'il n'y avait pas de collusion, mais que le président ne pouvait pas être blanchi de tentatives d'entraves à la justice. "Les démocrates voulaient dramatiser la situation", écrit le quotidien. 15 mois avant l'élection, ils voulaient produire des images à la télévision pour démontrer le mauvais comportement de Trump à tous les Américains." C'était sans compter sur la fébrilité de Robert Mueller, qui va fêter ses 75 ans dans deux semaines, poursuit la FAZ. "Il a paru dépassé par le tempo et la fureur de l'interrogatoire des élus. Ce coup de vieux, au sens propre, va être exploité sans merci par les défenseurs de Trump".

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais