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Alpha Condé soupçonné de vouloir confisquer le pouvoir

21 mai 2019

De hauts responsables du parti au pouvoir ont souligné la nécessité de réviser l’actuelle Constitution de 2010, afin de l’arrimer aux réalités politiques actuelles. L’opposition et la société civile disent non.

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Alpha Condé Präsident Guinea
Image : AP

"Alpha Condé doit rendre son tablier en 2020" (Abdourahmane Sanoh)

Les principales figures de l’opposition et de la société civile guinéenne le reconnaissent : l’actuelle Constitution adoptée le 7 mai 2010 sous la transition est anachronique. Sur le principe, elles sont d'accord pour un toiletage comme le suggère le parti présidentiel.

Mais ce qui rend soupçonneuse l’opposition, c’est le moment choisi pour opérer cette révision, à un peu plus d’un an de la fin du mandat d’Alpha Condé. Selon elle, si cette révision devenait effective, les compteurs seraient remis à zéro et le président Alpha Condé, qui achève son deuxième et dernier mandat en 2020, pourrait en briguer deux autres. Ce qui suscite la colère de l’opposition et la société civile.


"Alpha Condé est en train de faire tout ce qui est possible pour s'octroyer un troisième mandat. C'est quelqu'un qui est à la neuvième année de son mandat, qui n'est pas capable de délivrer un bilan. La modification dont il s'agit n'a pas d'autre objet. Le seul et unique objet qu'il a c'est ouvrir la porte à Alpha Condé pour un pouvoir à vie. Un troisième mandat. Ce que nous n'accepterons pas", peste Sidya Touré, le président de l'UFR, Union des forces républicaines, membre du Front national de la défense de la Constitution.

La société civile vent debout

Comme l’opposant Sidya Touré, la société civile se méfie aussi de cette révision de la Constitution. Le président de la Plateforme des citoyens unis pour le développement (PCUD), pourtant réputé proche du pouvoir, craint que cette révision constitutionnelle n’ait pour finalité que le maintien au pouvoir du président Alpha Condé.

"Pour nous, c'est une imposture, c'est même  une injure à l'intelligence des Guinéens que de nous présenter un projet de ce type. Je crois que le président Alpha Condé ferait mieux de se contenter du peu qu'il a  pu faire et qu'il rende son tablier à partir de 2020, à travers des élections propres", suggère l’ancien ministre Abdourahmane Sanoh.


Le président Alpha Condé, dont le deuxième et dernier mandat s’achève en octobre 2020 ne s’est pour sa part pas officiellement prononcé sur la nécessité de réviser ou non la Constitution. On ne sait pas non plus si cette révision sera opérée par les députés ou par la population à l’issue d’un referendum constitutionnel.

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona