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Ambiance de crise en Europe

Yvon Arsenijevic3 juin 2005

Après les deux « non » tonitruants, français et néerlandais, et un petit « oui » letton au projet de constitution européenne, et avant le début des grandes manœuvres à Bruxelles et dans les capitales d’Europe pour sauver ce qui peut l’être encore, bref arrêt sur image avec la presse allemande.

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L'Europe change de visage
L'Europe change de visage

De la « Révolte en Europe » constatée par la FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG au « Réveil de l’Europe » espéré par DIE WELT, en passant par « l’échec de l’Europe des élites » relativement bien accueilli par la TAGESZEITUNG, une chose est sûre, si l’on en croit la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, c’est que « l’Europe se trouve au début d’une ère nouvelle ».

En effet, malgré « deux décès en quatre jours » comme le note encore la TAZ de Berlin – allusion bien sûr au double « non » français et hollandais – la plupart de nos confrères de la presse écrite refusent d’enterrer complètement le « projet Europe » et préfèrent lui donner d’autres contours.

Bien sûr que « les instruments de la légitimation n’ont pas fonctionné » constate la FRANKFURTER RUNDSCHAU, bien sûr que « l’Union européenne traverse la crise de légitimité la plus importante de son histoire », renchérit DIE WELT mais c’est pour mieux affirmer haut et fort tout de suite après que « le choc est salutaire ». Le double « non » franco-néerlandais témoigne selon notre confrère de Berlin « non pas d’une rechute dans les nationalismes mais d’instincts démocratiques intacts » qui viennent renforcer « l’idée d’une « Europe des Patries » libérale et pacifique ».

Pour le NORDKURIER, qui paraît à Neubrandenbourg, « l’heure de la franchise » a sonné. « Les invocations et les exhortations visant à sauver à tout prix le projet de Constitution ne serviront à rien », écrit encore le journal avant de s’en prendre aux « débordements de la bureaucratie bruxelloise » : ils « ne sont plus contrôlables, l’Union européenne a besoin d’une bonne rénovation ».

« Profiter de la leçon que les Hollandais et les Français ont donné à la politique ! », c’est ce que conseille la BRAUNSCHWEIGER ZEITUNG, à savoir que s’il est impossible d’imposer une intégration, il est toujours possible d’allonger les périodes transitoires. En clair, pour notre confrère de Brunswick, « l’idée d’un noyau européen constitué par les pays fondateurs et donnant le ton – et le rythme – pour quelques années, n’est peut-être pas si mauvaise ».

Et pour finir, cette « nouvelle vision de la politique européenne » que la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG prête à « d’autres gouvernements » : ils comprendront peut-être que l’élargissement et le projet de constitution allaient trop loin », écrit au futur le journal de Munich. « Ils ne fermeront pas non plus la porte du club, mais ils iront doucement : misant sur le rapprochement au lieu de l’adhésion, sur quelques grandes règles et non pas sur une constitution de 400 pages, et sur une politique qui s’occupe de croissance et d’emploi sans attiser la peur de la mondialisation. »