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Amnesty : les droits de l'Homme victimes de la crise

Anne-Julie Martin / M.A. Pioerron28 mai 2009

Amnesty International publie son rapport annuel sur la situation des droits de l'Homme, aggravée par la crise économique. Elle parle d'une "poudrière d'inégalités, d'injustice et d'insécurité sur le point d'exploser".

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Image : picture alliance/dpa

La crise n'est pas seulement économique, c'est aussi une crise des droits humains. Les pauvres sont les premières victimes de violations des droits de l'Homme, comme l'explique Nicolas Beger, directeur du Bureau européen d'Amnesty International : "Nous pensons qu'on ne pourra combattre la pauvreté que si l'on respecte, protège et garantit les droits des personnes pauvres".


En ce qui concerne l'Afrique, Amnesty met en garde : la crise risque de susciter des troubles comparables à ceux observés l'an dernier, notamment au Cameroun. Si les populations redescendent dans la rue pour protester contre la détérioration de leurs conditions de vie, elles s'exposeront encore à de violentes répressions.


L'Europe n'est pas épargnée non plus. L'ONG relève dans de nombreux pays un climat "de racisme et d'intolérance" qui vise les migrants, les juifs, les musulmans et les Roms. Mais ce n'est pas tout, "dans 19 pays membres de l'Union, les demandeurs d'asile et les réfugiés ne sont pas traités correctement, rapporte Nicolas Beger. Par ailleurs, douze des pays membres portent atteinte aux droits de l'homme au nom de la lutte antiterroriste, que ce soit par la législation ou dans la pratique".


Tandis que les gouvernements déploient tous leurs efforts pour relancer leurs économies, les droits de l'Homme ont été relégués à l'arrière plan. Les dirigeants négligent les conflits qui sont à la source de violations des droits de l'Homme, estime Amnesty, qui cite les cas du Darfour, de la Somalie, de la République démocratique du Congo, de l'Afghanistan ou encore de Gaza. Selon Nicolas Beger, "lors du Conseil d'association Union européenne-Israël mi-juin, il faudra que Bruxelles exige de l'Etat hébreu qu'il lève le blocus de la bande de Gaza et qu'il cesse la construction de colonies illégales".


C'est donc un sombre bilan que dresse ce document de plus de 400 pages. Une note positive toutefois : Amnesty salue l'abandon officiel par les Etats-Unis de la notion de "guerre contre le terrorisme", leur entrée au Conseil des droits de l'homme de l'ONU ainsi que la décision de Barack Obama de fermer Guantanamo.