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Médias

Anabel Hernández, journaliste intrépide

19 février 2019

Depuis une vingtaine d'années, elle n'a de cesse de couvrir le trafic de drogue, la corruption ou les abus sexuels. La journaliste mexicaine Anabel Hernández est lauréate 2019 du prix de la liberté d'expression de la DW.

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Interview mit der Gewinnerin des DW Freedom of Speech Award 2019: Anabel Hernández
Image : DW/V. Tellmann

Née au Mexique, Anabel Hernández a commencé sa carrière en 1993. Dans les années qui ont suivi, elle s'est forgée un nom en tant que journaliste d'investigation de premier plan au Mexique - grâce à ses nombreux articles sur la corruption, les abus sexuels et le trafic de drogue.  

Des menaces de mort

La révélation de faits choquants publiés dans deux livres concernant l'implication des fonctionnaires mexicains et des cartels de la drogue lui a valu des menaces de mort, y compris contre ses enfants. 

Son père, qui lui avait déconseillé de devenir journaliste, a été assassiné à Mexico en 2000. Le crime n'a toujours pas été élucidé.

Mais pour la journaliste mexicaine,"ce meurtre est devenu la force motrice" de son travail journalistique.

Les dossiers brûlants

Anabel Hernández a publié son premier travail d'investigation en 2001 : une enquête sur les dépenses somptuaires réalisées sous la présidence de Vicente Fox. Mais par la suite, le journal "Milenio", pour lequel elle travaillait, a cessé de publier ses enquêtes.

Cependant, Anabel Hernández a poursuivi ses recherches, notamment sur les nombreux crimes commis dans la société mexicaine, dont beaucoup restent impunis. 

Quand les enquêtes journalistiques sont mortelles: des caméras de journalistes mexicains assassinés dans le cadre de leur travail
Quand les enquêtes journalistiques sont mortelles: des caméras de journalistes mexicains assassinés dans le cadre de leur travailImage : Getty Images/AFP/Y. Cortez

L'enquête sur les cartels de la drogue

Après cinq années de recherche, elle publie en 2010 le livre "Los Señores del Narco" (les Seigneurs de la drogue). 

Non seulement le livre démasque ceux qui se cachent derrière les cartels de la drogue, mais il montre aussi à quel point cette criminalité est intimement lié à la vie quotidienne mexicaine.

Anabel Hernández a également enquêté sur la disparition de 43 étudiants de la ville d'Iguala.

La publication d’un livre sur cette histoire dramatique met la vie de l'auteure en danger et celle-ci décide de quitter le Mexique pour les États-Unis. 

La persévérance avec laquelle Anabel Hernández poursuit son travail contre  la corruption et les abus de pouvoir au Mexique est donc honorée par la Deutsche Welle avec le Prix de la liberté d'expression 2019, qui lui sera décerné le 27 mai à Bonn lors du Forum mondial des Médias de la DW.