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Angela Merkel en pré-campagne à Paris

Marie-Laure Graillot20 juillet 2005

La presse allemande revient ce matin sur la visite hier à Paris d’Angela Merkel, la présidente de la CDU, le parti conservateur allemand. Elle y a rencontré Jacques Chirac, le premier ministre Dominique de Villepin ainsi que le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy.

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Image : dpa

L’occasion pour la rivale de Gerhard Schröder aux législatives attendues de septembre prochain de présenter son programme de politique extérieure et d’aborder l’avenir de l’axe franco-allemand, alors qu’Angela Merkel prône un rapprochement avec Londres et Washington.

Beaucoup parler pour ne rien dire », titre la Süddeutsche Zeitung. Angela Merkel était à Paris pour se faire prendre en photo et enfin faire taire ceux qui disent que la candidate à la chancellerie serait un visage inconnu sur la scène politique internationale. Si monsieur Chirac lui serre la main et monsieur de Villepin l’accueille avec le sourire, c’est qu’ils la prennent au sérieux, et il faudra en faire de même en Allemagne, si elle accède à la chancellerie, note le journal. Par contre, Angela Merkel tient à souligner ce qui la différencie du chancelier actuel : Elle dit Non à une adhésion éventuelle de la Turquie à l’Union Européenne et elle est «tentée de miser davantage sur un axe Berlin - Londres, que sur un axe Berlin– Paris ». « Mais ce serait trahir l’héritage d’Helmut Kohl, son père nourricier, et trahir l’Europe », commente le journal.

Oui, mais ce serait plus juste pour les autres pays membres de l’Union Européenne, si l’axe franco-allemand perdait en importance, note die Welt. Peut-être verrait-on se développer une plus forte identité européenne. Le moteur franco-allemand en Europe était surtout alimenté par l’amitié qui lie Jacques Chirac au chancelier Gerhard Schröder - mais ils ont laissé les plus petits de côté. Le quotidien souligne cette fois l’envie de renouveau de l’ordre européen exprimé par les deux candidats aux prochaines élections nationales en France et Allemagne : la rencontre entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy hier était symbolique

Davantage que la petite visite de courtoisie au « copain » de Gerhard Schröder, écrit la Tageszeitung, - comprenez le président de la République française.

Après la chute de la politique européenne à la Chirac et la Schröder, peut-être qu’un renouveau ne serait pas mal accueilli. En tout cas, le fait que la politique européenne devienne sujet de campagne, comme on l’a vu aussi en France avec les débats sur le référendum, est plutôt bon signe, estime le journal. Ca montre qu’il existe depuis un moment quelque chose qui ressemblerait bien à une politique intérieure européenne.

La Frankfurter Rundschau revient quand à elle sur la volonté d’Angela Merkel de renouer avec les Etats-Unis. Pour la CDU, explique le journal, le chancelier manquait de sujets pour sa campagne et s’il a décidé de s’opposer à Georges Bush, ce n’est pas pour des raisons idéologiques, mais pour faire bonne figure. Il est allé ainsi dans le sens des français, mais s’était sans compter avec Angela Merkel.