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Les raisons de l'inefficacité des armées africaines

Etienne Gatanazi
21 janvier 2022

Corruption, manque de transparence, influences externes : la liste des défis pour les armées africaines est longue.

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Des maisons brûlées par les ADF à Beni en RDC
Des maisons brûlées par les ADF à Beni en RDCImage : Alexis Huguet/AFP/Getty Images

Le Stockholm International Peace Research Institute (Sipri), l’Institut suédois de recherche sur la paix, vient de publier un rapport assez peu positif, rappelant qu’en 2020, 20 armées sur les 48 pays que compte l’Afrique subsaharienne, ont été impliquées dans des conflits. 

Dans ce rapport, le Sipri dénombre plusieurs défis pour les armées africaines, à commencer par la mauvaise réputation de certaines d’entre elles.

Professionalisme et financement

Le manque de professionnalisme, mais aussi de financement est mis en avant pour expliquer les mauvaises performances de ces contingents contre les attaques de rebelles ou de groupes djihadistes. 

"Le nombre de soldats ainsi que les budgets militaires sont très faibles en Afrique en général", souligne Nan Tian, chercheur au Sipri.

Plusieurs armées africaines, comme en RDC, au Cameroun, au Soudan ou enEthiopie,  sont accusées de commettre des violations des droits de l’Homme avec des cas recensés de viols, de tortures ou d’exécutions sommaires.

 

Benjamin Petrini, un autre chercheur du Sipri, estime que la faiblesse des Etats explique ces dérives :

"Il y a la question de la faiblesse de certains Etats qui ont des institutions politiques faibles. Cela alors conduit à l’irresponsabilité des armées qui sont fragmentées et se livrent ainsi à toutes sorte de crimes."

L’autre défi auquel sont confrontés certains pays africains est la dimension régionale ou internationale que prennent certains conflits. 

L’insécurité dans l’est de la RDC est aggravée par l’immixtion des pays voisins que sont le Rwanda et l’Ouganda. Autre exemple : le conflit en Libye est devenu le théâtre de rivalités entre des Etats comme la Russie, la Turquie, la France ou les Etats-Unis.

C’est ce qu’explique le chercheur Nan Tian : "Si ces rivalités internationales s'immiscent dans les conflits internes des pays africains, le risque est alors grand de voir ces conflits s'intensifier et se prolonger".

(Re) lire aussi → Kinshasa et Kampala contre les ADF-Nalu

Pourtant, toujours selon ce rapport, il existe des évolutions positives. Comme en Angola où le pouvoir a mis en place une structure anti-corruption qui a vu nombreux militaires, proches de l’ancien président José Eduardo Dos Santos, emprisonnés pour soupçons de malversations financières.