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Arrestation de l'opposant djiboutien Daher Ahmed Farah

Carole Assignon2 octobre 2013

L'interpellation de Daher Ahmed Farah suscite des remous à Djibouti. Le porte-parole de l'Union pour le Salut National USN, la coalition des partis d'opposition, a été arrêté après un meeting interdit par le pouvoir.

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Iamael Omar Guelleh le président de Djibouti s'exprimant a la tribune des Nations Unies en 2011
Ismail Omar Guelleh le président de Djibouti s'exprimant a la tribune des Nations Unies en 2011Image : picture-alliance/dpa

Bien avant ce meeting suite à un appel de l'USN, plus d'une centaine de personnes avaient manifesté à Bruxelles contre le régime du président de Djibouti Ismaël Omar Guelleh. C'était lors d'une visite en septembre dans la capitale belge pour une conférence sur la Somalie et des rencontres avec des responsables de l'Union Européenne et de l'Otan. Une action qui visiblement n'a pas été appréciée par le pouvoir tout comme ne l'a pas non plus été le meeting de lundi :

Les défenseurs des droits de l'homme dénoncent

Avant d'être interpellé, Daher Ahmed Farah avait été assigné à résidence depuis lundi, jour où le meeting de l'opposition interdit par le pouvoir s'est déroulé. Ce meeting s'était d'ailleurs soldé par l'arrestation de dizaines de participants dont deux députés. Zacharia Abdillahi, le président de la ligue djiboutienne des droits de l'homme dénonce des interpellations arbitraires :

« Non seulement Monsieur Daher Ahmed Farah a été arrêté arbitrairement mais il a été directement placé sous mandat de dépôt sans être interrogé par qui que ce soit. Donc il y a eu une violation de plus. Les droits de l'homme n'ont jamais été respectés ni acceptés à Djibouti. C'est une suite logique des choses, Monsieur Daher a été arrêté pour une prétendue rencontre illicite alors que c'était un meeting d'information ».

L'opposition ne baisse pas les bras

Il faut dire que depuis son retour à Djibouti après neuf ans d'exil, pour les élections de février 2013, Daher Ahmed Farah a déjà fait l'objet d'une dizaine d'arrestations. Pour Ahmed Daou, de l'Alliance Républicaine pour le Développement, parti membre de l'USN la coalition de l'opposition djiboutienne, le pouvoir cherche à atteindre un objectif précis.

« Il faut remettre les choses dans le cadre d'une crise post-électorale. Je pense que le président veut pousser une partie de l'opposition à une faute c'est-à-dire qu'il veut radicaliser une partie de l'opposition. Il veut criminaliser l'activité politique en criminalisant l'activité pacifique de l'opposition dans la ville de Djibouti parce qu'il se sent menacé, mais je pense que l'opposition ne tombera pas dans ce piège parce que nous avons quand même une longue expérience de lutte contre ce pouvoir qui a l'apparence de tolérer l'opposition mais c'est un pouvoir extrêmement autoritaire ».

L'opposition djiboutienne entend mener des actions pacifiques pour demander la libération de Daher Ahmed Farah mais également des autres prisonniers politiques.