Attentat, enlèvement et fuite...
10 juillet 2008
Le bain de sang d'Istanbul et le kidnapping des trois Allemands par le PKK pourraient rendre plus brûlant encore le climat politique intérieur du pays et mettre en difficultés Taycip Erdogan, souligne la Frankfurter Rundschau. Avec cet enlèvement, le reproche déjà ancien qu'il manque de sévérité avec les rebelles kurdes est de nouveau d'actualité. Quant à l'attentat d'Istanbul, s'il s'avérait que ses auteurs appartiennent de nouveau à la mouvance fondamentaliste, ce serait là aussi un argument de choix pour les ennemis politiques du chef du gouvernement turc.
Il y a cinq ans, les attentats sanglants contre des bâtiments britanniques et juifs avaient fait 63 morts, rappelle la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Maintenant, c'est au tour des Américains. Le pays de Kemal Atatürk ne manque pas d'ennemis des Etats-Unis et abrite, lui aussi, des cellules d'Al-Quaida. Le quotidien de Francfort sur le Main revient également sur les résultats positifs présentés par les membres du sommet du G8.
Un sommet qui fait dire à die Welt : il serait vraiment regrettable que des engagements chiffrés contraignants soient convenus et qu'ensuite, comme cela a été le cas après Heiligendam pour l'automobile ou les centrales au charbon, la première tentative de concrétisation de ces objectifs se heurte à une difficulté imprévue et qu'on fasse alors machine arrière. Ce qui compte, ce sont les objectifs que nous atteindrons dans les années qui viennent. Et ici, le prix du pétrole et les économies d'énergie sont les sujets phare.
Le prix du pétrole a bon dos, ironise la Tageszeitung qui illustre sa une avec une pompe à essence stylisée en forme de voyant d'alerte. Aujourd'hui, le prix du pétrole justifie tous les problèmes économiques, chômage et panne de la conjoncture compris comme en son temps le poumon du docteur Knock. A l'image de la mondialisation, qui elle aussi justifiait tout sans expliquer rien, l'astuce est ici de construire un rapport articifiel de cause à effet devant lequel les conflits d'intérêt au sein de la société apparaissent secondaires.
A propos de conflit d'intérêt, celui de l'énergie nucléaire revient sur le devant de la scène avec l'incident de la centrale nucléaire française de Tricastin. Pour la Süddeutsche Zeitung, il ne suffit pas d'argumenter avec les atouts de cette technologie : électricité bon marché et faibles émissions de gaz à effet de serre. Le nucléaire recèle des risques importants. Cet incident porte un rude coup à la crédibilité des partisans du nucléaire qui voudraient nous faire croire qu'en Occident, tout est maîtrisé.