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Au Bénin, des propositions chocs au dialogue politique

11 octobre 2019

Les délégués au dialogue national ont échangé notamment sur le système partisan au Bénin et le sort de l'actuelle législature. Le dialogue devrait s'achever ce samedi par des recommandations au président Patrice Talon.

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Benin Cotonou | Protest der Opposition gegen Ausschluss von Wahl
L'opposition avait organisé des manifestations comme ici en mars 2019 à la place de l'étoile rougeImage : Getty Images/AFP/Y. Folly

"Certains demandent par exemple qu'on reprenne les élections"- Antoine Idji Kolawole

Plusieurs participants aux discussions, de la mouvance présidentielle comme de l'opposition, affichent leurs bonnes impressions sur la conduite du dialogue national.

A l'ouverture ce jeudi 10 octobre, le président Patrice Talon s'est surtout montré préoccupé par la question de la réorganisation du paysage politique béninois. Ce point qui s'est retrouvé à l'ordre du jour a déjà fait l'objet de plusieurs propositions, explique Céphise Béo Aguiar, secrétaire exécutif du Mouvement des élites engagées pour l'émancipation du Bénin (MOELE).

En effet dit-il, "il y a même eu des propositions d'assouplissement lors du dépôt de dossier pour l'enregistrement, que les observations soient faites une fois en bloc par exemple. Il ne serait pas vraiment intéressant - et là-dessus les acteurs sont unanimes - de régresser pour encore retomber dans cette hyper fragmentation politique qui nous a amenés à 200 ou 300 partis politiques. L'ensemble des échanges se passe dans une ambiance bon enfant parce que tout peut être dit. Aucun parti présent n'a décidé par exemple de se retirer de ce qui est en train de se faire."

 

Benin Präsidentschaftskandidat Patrice Talon
Le président Patrice Talon est arrivé au pouvoir en avril 2016Image : Reuters/C.P. Tossou

Tout est ouvert

Sur les neufs partis politiques invités au dialogue, huit ont effectivement répondu à l'appel dont les deux grands blocs qui soutiennent Patrice Talon, l'Union progressiste et le Bloc républicain.

Idji Kolawolé, ancien président du parlement et membre influent de l'Union progressiste (UP) participe aussi au dialogue politique. Il explique qu'aucun sujet n'est interdit et que "certains (délégués) demandent par exemple que les députés démissionnent tous unanimement pour qu'on reprenne les élections. D'autres proposent d'autres formes de solutions. C'est pour vous dire que tout est ouvert et que toutes les propositions sont enregistrées."

Après des mois de tensions politiques inhabituelles dans ce pays, les Béninois espèrent une sortie de crise.

 

Octavianus Akpabli, agrégé en économie, installé en Côte d'Ivoire
Octavianus Akpabli, agrégé en économie, installé en Côte d'IvoireImage : Privat

Responsabilité devant l'histoire

Octavianus Akpabli, agrégé en économie, dit vouloir croire à la bonne foi des acteurs politiques de son pays. "Mais je rappelle que le peuple béninois a commencé la réécriture de son histoire depuis trente ans. Et le moment viendra où ce peuple se souviendra qu'ils ont été les acteurs des troubles que nous avons connus aujourd'hui. Donc ils ont la responsabilité de s'entendre et de tourner la page aujourd'hui au Bénin pour que le Béninois lambda puisse vivre paisiblement dans son pays", martèle ce professeur d'université.

Le rapporteur principal du dialogue, Victor Topanou, n'était pas disponible pour commenter les travaux à ce stade. Mais des propos très conciliants qui lui sont attribués semblent indiquer qu'il y aura une séance de rattrapage pour la partie de l'opposition qui n'est pas présente au dialogue.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum