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L'opposition conteste la victoire de Ndayishimiye au Burundi

Georges Ibrahim Tounkara
25 mai 2020

Le candidat du parti au pouvoir a obtenu 68,72% des voix contre 24,19% à Agathon Rwasa, son principal adversaire. Des résultats publiés ce lundi 25 mai et contestés par l'opposition qui parle de "mascarade électorale".

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Burundi Präsidentschaftswahl Evariste Ndayishimiye
Image : Reuters/E. Ngendakumana

Bubu - MP3-Stereo

Pour l’opposition burundaise qui aspire depuis des années à une alternance démocratique, la victoire d’Evariste Ndayishimiye n’est rien d’autre qu’une "mascarade électorale".

Le porte-parole du Conseil national pour la liberté (CNL), le parti d’Agathon Rwasa, dénonce les fraudes qui ont selon lui, émaillé les élections du 20 mai dernier. 

Pancrace Cimpaye, opposant en exil à Bruxelles, parle pour sa part de coup d’état. "C’est un coup d’état contre la volonté du peuple qui était mobilisé derrière la caravane du changement conduite par Agathon Rwasa. C’est un coup de force et il n’y a pas beaucoup de mots pour le dire" s'indigne l'opposant burundais.

Le parti d'Agathon Rwasa rejette la victoire d'Evariste Ndayishimiye la justice
Le parti d'Agathon Rwasa rejette la victoire d'Evariste Ndayishimiye et va saisir la justiceImage : DW/A. Niragira

Le pouvoir dément

Au Conseil national pour la liberté qui crie à la fraude, l’Ambassadeur Albert Shingiro, rejette ces accusations. "Le candidat dont il est question, il a toujours rejeté le verdict des urnes depuis 2010. Je pense qu’il reviendra à la raison parce que tout a été fait dans la transparence et les résultats ont été publiés en ligne en temps réel avec la synergie de plus de 30 médias y compris ceux qui sont proches de l’opposition" rétorque le représentant permanent du Burundi auprès des Nations unies.

Recours contre main tendue

Le parti d’Agathon Rwasa rejette donc les résultats proclamés par la Commission électorale et annonce que conformément à la loi, il va déposer ce mardi (26.05.2020) ou mercredi (27.05.2020), un recours devant la Cour constitutionnelle.

Un recours qui n’a aucune chance d’aboutir, selon l’opposant Pancrace Cimpaye qui en appelle plutôt à l’unité de l’opposition pour faire respecter la volonté populaire : "L’opposition a le devoir et l’obligation de plaider pour cette population qui va être meurtrie, torturée, emprisonnée, exilée. Aujourd’hui, l’opposition doit taire les rivalités grotesques de positionnement pour s’occuper enfin de ce peuple qui s’était levé comme un seul homme pour chasser ce pouvoir."

Les Burundais se sont rendus en masse aux urnes le 20 mai dernier
Les Burundais se sont rendus en masse aux urnes le 20 mai dernierImage : Reuters/E. Ngendakumana

Quant au représentant permanent du Burundi auprès des Nations unies, Albert Shingiro, il se veut rassurant sur le processus politique dans le pays avec l’arrivée au pouvoir d’Evariste Ndayishimiye. "Le général Evariste Ndayishimiye, c’est un homme rassembleur, fédérateur, qui, dans toutes ses actions, met en avant l’inclusivité. Pour lui, c’est la victoire de tout le peuple burundais, un peuple digne, fier et souverain. Ceux qui se sentent défaits seront aussi inclus dans la gestion du pays " estime le diplomate burundais.

La réaction des capitales occidentales est attendue. Vont-elles prendre acte de la victoire d’Evariste Ndayishimiye ?
Le successeur de Pierre Nkurunziza doit être investi en août pour un mandat de sept ans renouvelable une fois.

 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle