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Au Cameroun, un ex-combattant séparatiste passe aux aveux

Elisabeth Asen
9 janvier 2020

Success Nkongho qui fut l’un des plus farouches combattants séparatistes ambazoniens a choisi de rendre les armes. Parallèlement, il accuse la Fondation Paul Ayah Abine de financer la guerre dans les régions anglophones.

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Une patrouille de l'armée camerounaise lors de la présidentielle de 2018.
Une patrouille de l'armée camerounaise lors de la présidentielle de 2018.Image : DW/F. Muvunyi

"Cette guerre a créé des divisions entre nous, les anglophones" (Success Nkongho, ex-combattant)

La crise anglophone connaît ces derniers jours des rebondissements avec la volte-face du désormais ex-combattant ambazonien Success Nkongho.

"J'ai quitté la guerre parce que je ne peux plus participer à ce conflit où toutes les lois internationales sont violées, où des personnes sont mutilées. Je suis un homme de conscience. Cette guerre a créé des divisions entre nous, les anglophones. Au lieu de lutter pour la démocratie, les Ambazoniens ont imposé leur opinion en utilisant les armes", confie-t-il dans un témoignage exclusif sur la DW.

 

Des militants séparatistes brandissent le drapeau de la république non reconnue d'Ambazonie
Des militants séparatistes brandissent le drapeau de la république non reconnue d'AmbazonieImage : Imago-Imago/C. Spicker

Des révélations accablantes

Success Nkongho ne se limite pas à répondre à ce qu'il nomme "l'appel de la République". Le théologien fait également des révélations depuis les Etats-Unis qui accablent des personnalités et certaines ONG. Ainsi, il accuse la Fondation Paul Ayah et son promoteur d'être "des partenaires et facilitateurs des Ambazoniens. Les financements qu'ils reçoivent sont destinés à aider les soldats ambazoniens", avoue-t-il.

Directement mise en cause, la Fondation Paul Ayah Abine a réagi en déposant une plainte contre l'ancien combattant ambazonien pour diffamation et propagation de fausses nouvelles.

Gérard Zambo, analyste politique, considère que Success Nkongho cherche avant tout à se sauver et prendre position pour les prochaines élections législatives qui se dérouleront en février 2020.

"Si le Dr Nkongho ne se livre pas à ce jeu, il peut mal finir", estime Gérard Zambo qui pense pense aussi que si l'ex-combattant décide de sortir de sa rébellion, "il faut bien qu'il se dégage un espace d'expression politique. Il sait que le pays est tourné vers des enjeux politiques importants. Pour écarter tout potentiel adversaire, il doit être prêt pour ce scrutin".

La DW n'a pas pu obtenir une réponse de la Fondation Paul Ayah Abine qui refuse toute déclaration, dans l'attente du début de la procédure suite à sa plainte.