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Le CNSP s'active pour une levée des sanctions de la Cédéao

Mahamadou Kane | Fréjus Quenum
16 septembre 2020

En conférence de presse à Kati, le CNSP a avoué que les sanctions de la Cédéao "étouffent" le pays. L'organisation exige des civils à la tête de la transition.

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Le CNSP était face à la presse nationale et internationale à son siège de Kati
Le président du CNSP, le colonel Assimi Goïta a conduit la délégation de la junte au GhanaImage : Mahamadou Kane/DW

La conférence de presse qui s'est tenue ce mercredi (16.09.2020) au siège du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) à Kati, sonne comme un compte-rendu de la rencontre des militaires avec la Cédéao à Peduase (dans l'est du Ghana).

Le porte-parole du CNSP, le colonel Ismaël Wagué a fait cas d'un autre avertissement des dirigeants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest. "Tant qu'on n'accepte pas leurs conditions, les sanctions ne seront pas levées. Ils ont même dit que pour le moment, les sanctions ne sont pas encore dures", a-t-il affirmé. La Cédéao menacerait même d'un embargo total sur le Mali.

Ismaël Wagué : "Tant qu'on n'accepte pas les conditions de la Cédéao, les sanctions ne seront pas levées"

"Nous leur avons demandé la levée des sanctions. Ils nous ont dit que cela est conditionné à la désignation d'un civil à la tête de la transition", a également déclaré le colonel Ismaël Wagué durant cette conférence de presse.

"Un collège est déjà à pied d'œuvre pour constituer très rapidement les organes de la transition... Nous allons devoir tous ensemble consentir d'énormes sacrifices pour redresser le pays", a-t-il ajouté.

Une transition axée sur les droits humains

La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et l'Association malienne pour les droits de l'homme se disent inquiètes des tentatives des militaires de garder le pouvoir au Mali. Les deux organisations appellent à la mise en place d'un gouvernement de transition dirigé par des civils et dont la mission serait axée sur les droits humains.

En direct de Kati : écoutez la correspondance de Mahamadou Kane

Traduire les auteurs de violations graves des droits humains devant la justice, voilà la préoccupation exprimée dans un communiqué par la FIDH et l'AMDH. 

Lire aussi → Des exécutions extrajudiciaires commises par les armées du Sahel

Moktar Mariko, président de l'Association malienne des droits de l'homme, insiste sur la poursuite de certaines procédures engagées avant le coup d'Etat. "Il y avait une lutte qui avait déjà commencé au Mali, contre l'impunité et contre la corruption", explique cet avocat dans une interview à la DW. 

"Comme le peuple malien est en train de souffrir par rapport à ces sanctions de la Cédéao qui pense que les militaires veulent confisquer le pouvoir, nous avons fait ce communiqué pour dire aux militaires de laisser la place aux civils, mais que ces militaires peuvent avoir d'autres postes", affirme Moktar Mariko.

Moktar Mariko : "Toutes les frustrations partent de l'impunité"

Depuis juillet 2012, de nombreuses procédures judiciaires ont été ouvertes contre des militaires, membres de groupes djihadistes et des groupes armés rebelles, arrêtés au Nord, comme au Centre, ainsi que des éléments des forces armées maliennes. Ces procédures doivent continuer au niveau national afin d'aboutir à des procès, indique le communiqué de la FIDH et l'AMDH (document à télécharger ci-dessous). 

Nana Akufo-Addo, le président du Ghana, a spécifié que les sanctions de la Cédéao envers le Mali seraient levées "dès que les nouvelles institutions" civiles seraient en place. La Cédéao semble accepter l'idée d'une transition de 18 mois avant l'organisation des prochaines élections.

Photo de Fréjus Quenum à côté d'une carte du monde
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum