1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Au Niger, l'"uraniumgate" défraie la chronique

Mahamadou Abdoulkarim
28 avril 2017

Deux rapports controversés ont trait à ce scandale relatif à une vente d'uranium dont la transaction se serait faite dans une opacité totale: celui de l'opposition et celui de la majorité.

https://p.dw.com/p/2c68j
Niger Uranabbau Areva Uranmine in Arlit
Mine d'uranium d'Areva à Arlit au NigerImage : PIERRE VERDY/AFP/Getty Images

"Le ministre des Finances n'a aucune fois nié les faits" (Soumana Sanda)

L'affaire dite "uraniumgate" révélée cette année par des journaux privés et qui empoisonne le climat politico-judicaire au Niger, remonte à 2011. A l'époque des faits, le ministre directeur de cabinet du président de la République Hassoumi Massaoudou, aujourd'hui ministre des Finances avait, selon la presse, mené une opération de transaction portant sur l'achat de 5.500.OOO Ibs d'uranate par une filiale d'Areva à la société Optima Energy. Une transaction qui aurait permis au Niger d'engranger 200 milliards de FCFA.

Aujourd'hui, l'opposition nigérienne exige la vérité sur cette affaire et a obtenu la mise sur pied d'une commission d'enquête parlementaire qui a d'ailleurs livré les résultats au bout d'un mois de travail. Seulement, on se trouve aujourd'hui en présence de deux rapports différents. Selon celui livré par les députés de la majorité membre de la commission, il y a bel et bien eu transaction, mais il n ya pas de quoi fouetter un chat. Sadi Samaïla, président de la commission d'enquête parlementaire :

"Une transaction a bel et bien eu lieu entre Sopamin et Areva à travers ses filiales et d'autres partenaires internationaux. L'uranium qui a fait l'objet de la transaction n'est pas l'uranium du Niger. L'argent transféré du compte BNP de la Sopamin qui a servi à l'achat de l'uranium n'est pas l'argent de l'Etat nigérien ni de Sopamin mais l'argent de Areva."

Niger Uranabbau Areva Uranmine in Arlit
Selon la majorité, l'argent était celui d'Areva et non du gouvernement nigérienImage : ISSOUF SANOGO/AFP/Getty Images

Pas tout a fait exact soutient, en revanche, l'opposition qui affirme avoir accès à tous les dossiers qui corroborent la malversation. Dans son rapport, elle a exigé de l'Assemblée nationale la mise en accusation du ministre Hassoumi Massaoudou. Soumana Sanda, vice-président de la commission d'enquête parlementaire :

Niger Präsident Mahamadou Issoufou
L'ancien directeur de cabinet de Mahamadou Issoufou est mis en cause par l'oppositionImage : Seyllou/AFP/Getty Images

" Au cours des différentes auditions que nous avons organisées, le ministre des Finances à l'époque des faits directeur de cabinet du président de la République n'a aucune fois nié les faits relativement à ses différentes signatures qui se trouvaient sur les différents documents publiés par la presse."

La majorité a déjà transmis au gouvernement le rapport qui sera publié au journal officiel de la République. Quant à l'opposition, elle fonde l'espoir que l'action en justice engagée par des organisations de la société civile nigérienne permettra de faire la lumière.