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Au nom du sport ?

Anne Le Touzé28 janvier 2014

Les journaux reviennent entre autres sur l'organisation des Jeux olympiques de Sotchi en Russie, ainsi que sur les conditions de travail scandaleuses des ouvriers sur le chantier du Mondial 2022 au Qatar.

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Des travaux colossaux ont été réalisés pour transformer Sotchi en station de sports d'hiver
Des travaux colossaux ont été réalisés pour transformer Sotchi en station de sports d'hiverImage : picture-alliance/dpa

Selon le quotidien britannique The Guardian, 382 ouvriers népalais sont morts ces deux dernières années au Qatar, remarque la Süddeutsche Zeitung. Quant aux ouvriers qui survivent, ils sont soumis à des conditions de travail indignes. Au Qatar, le pays le plus riche du monde après le Luxembourg, les ouvriers népalais travaillent dans des conditions proches de l'esclavage. Est-ce vraiment un fondement idéal pour une fête sportive, s'interroge le journal ? La « charte » élaborée par le comité d'organisation n'est que de la poudre aux yeux. Elle vise seulement à faire bonne impression.

Combien d'ouvriers ont laissé leur vie dans les chantiers du Mondial de football 2022?
Combien d'ouvriers ont laissé leur vie dans les chantiers du Mondial de football 2022?Image : picture alliance / augenklick/firo Sportphoto

Impressionner le monde, c'est aussi ce que veut faire le président russe avec l'organisation des Jeux olympiques de Sotchi. Et c'est réussi, commente la Frankfurter Allgemeine Zeitung. À Sotchi, Vladimir Poutine présente « sa » Russie. Il montre qu'une station balnéaire subtropicale peut se transformer en station de sports d'hiver si lui l'a décidé. Les conséquences de cette transformation sont la corruption, la destruction de l'environnement et un pouvoir arbitraire envers tous ceux qui ont tenté de s'y opposer. Sotchi, déplore le quotidien, représente le modèle selon lequel Vladimir Poutine veut développer la Russie.

Vladimir Poutine est également en photo dans Die Welt, marchant dans la neige un bouquet de roses rouges à la main. Mais ce n'est pas au sujet des Jeux olympiques de Sotchi. Le président russe a participé lundi à une cérémonie pour commémorer la fin du siège de Leningrad, il y a 70 ans. Les troupes allemandes avaient bloqué la ville pendant 900 jours, un million de personnes – dont le frère de Vladimir Poutine – y ont laissé leur vie, souligne le journal.

Vladimir Poutine à Saint Petersbourg, 70 ans après la levée du siège de Leningrad
Vladimir Poutine à Saint Petersbourg, 70 ans après la levée du siège de LeningradImage : Mikhail Klimetyev/AFP/Getty Images

Le 27 janvier marque également la libération du camp d'extermination d'Auschwitz. En Allemagne, cette journée est dédiée depuis 1996 aux victimes du national-socialisme. Certains rituels sont nécessaires pour que les citoyens d'un pays se rappellent leur histoire commune ainsi que les responsabilités qui en découlent, explique die tageszeitung qui se félicite d'avoir vu, pour la première fois, un survivant du siège de Leningrad témoigner devant le Bundestag, la chambre basse du Parlement. Contrairement à l'Holocauste, la guerre menée par les nazis pour conquérir l'Union soviétique menace en effet de tomber dans l'oubli.