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Audience de Gbagbo : qu'en pensent les Ivoiriens ?

Julien Adayé (Abidjan), Ramata Soré19 février 2013

C'est le début à La Haye de l'audience de confirmation des charges contre l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. La procédure de la Cour pénale internationale provoque des réactions mitigées en Côte d'Ivoire.

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Laurent Gbagbo, lors de l'audience du 19 février, à La Haye
Laurent Gbagbo, lors de l'audience du 19 février, à La HayeImage : Reuters

Les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo reconnaissent l’importance de cette étape dans le processus de la recherche de la vérité, et appellent à une justice équilibrée et impartiale de la part de la Cour pénale internationale (CPI). Nicaise Douhou, membre influent de la jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI), se dit très confiant :

« Nous attendons depuis longtemps cette rencontre. Nous sommes pour la vérite, et nous attendons que la vérité triomphe. Pour nous, c'est une audience pour infirmer ce que les gens ont monté de toute pièce. »

Simone Gbagbo, en janvier 2011 (AP Photo/Rebecca Blackwell)
Simone Gbagbo, l'épouse de l'ancien président, est toujours détenue dans le nord de la Côte d'IvoireImage : AP

L’audience de confirmation des charges dans l’affaire Laurent Gbagbo est un moment clé dans la procédure engagée contre l’ancien président ivoirien, au pouvoir de 2000 à 2010. Elle est aussi une occasion opportune pour certains Ivoiriens de rappeler qu’il est temps de juger aussi les pro-Ouattara qui ont commis des actes criminels avant et pendant la crise post-électorale.

Méfiance vis-à-vis de la CPI

Sylvain Bédi est un fonctionnaire à la retraite. Il regrette que le procès se passe à la CPI : « Si c'est la vérité que nous devons dire, il est bien entendu qu'un tel événement, surtout avec un Ivoirien, ne devait pas se passer à la CPI. Il y a eu des précédents. On n'a jamais pu extrader quelqu'un de la Côte d'Ivoire pour aller à la CPI. On attend de la CPI rien que le droit. »

Xavier N’guessan, un pro-Ouattara, soutient que Laurent Gbagbo comparaît devant la Cour pénale internationale pour répondre des crimes qu’il aurait commis dans le cadre des violences postélectorales de 2010-2011.

Xavier martèle que, pour cela, l’ex-président ivoirien doit être puni : « Il a très mal géré la Côte d'Ivoire, avec tous ces morts, avec toutes ces personnes qui ont perdu leurs biens, leur emploi. Je pense que pour cela il doit être condamné. »

Alassane Ouattara sur le plateau de la chaîne TF1 en septembre 2011
Certains Ivoiriens reprochent à la justice de na pas enquêter sur les exactions commises par les pro-OuattaraImage : AP

Un quotidien bien éloigné de La Haye

Si bon nombre d’Ivoiriens suivent attentivement le dossier Laurent Gbagbo depuis la CPI, d’autres par contre semblent indifférents parce que préoccupés pas les soucis de la vie tels la cherté de vie, l’insécurité et le chômage. Pour Régina Oyoua, jeune diplômée en quête d’emploi, son centre d’intérêt se trouve ailleurs.

« Gbagbo à la CPI ce n'est pas l'actualité pour moi. En ce moment, avec l'argent qui ne circule pas au pays, on a d'autres soucis, comme assurer le quotidien. Et donc Gbagbo à la CPI, je ne sais pas quoi dire. »

D'ici au 28 février, les juges de la Cour pénale internationale (CPI) doivent décider de confirmer ou non les charges portées contre l'ancien président ivoirien, et de le renvoyer devant une chambre de première instance pour être jugé pour crimes contre l’humanité le cas échéant. Après l'élection présidentielle de 2010, Laurent Gbagbo avait refusé de reconnaîte la victoire d'Alassane Ouattara, refus qui avait entraîner le pays dans plusieurs mois de guerre civile.

Au micro de Ramata Soré, Fadil Abdallah, juriste à la Cour pénale internationale, explique ce que risque Laurent Gbagbo et pourquoi seuls lui et sa femme sont inquiétés pour le moment.

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