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Bénin : l'opposition se dit exclue des législatives

Claire Stephane Sacramento
27 février 2019

D’importantes formations de l’opposition n'ont pas pu s'inscrire aux prochaines élections législatives du 28 avril et accusent le pouvoir de verrouiller le scrutin.

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Benin Wahlen Wahl-Atmosphäre in Cotonou
Image : DW/S. C. Zounyekpe

Ecoutez le reportage de notre correspondante

A peine sept partis ont pu s’inscrire pour les prochaines élections législatives du 28 avril. D’importantes formations de l’opposition n’ont pas pu obtenir le certificat de conformité nécessaire et ils souhaitent désormais présenter un recours.

Parmi les partis qui ne pourront pas participer aux élections, on compte Restaurer l’espoir de Candide Azannai, tout comme le FCBE de l’ancien président Yayi Boni, qui a tout simplement renoncé à présenter son dossier. Eugène Azatassou, membre du bureau politique du parti, s'explique :

"Le FCBE n’a pas eu son certificat de conformité. Nous n’avons pas poussé le vice jusqu’à aller déposer quand-même parce que cela aurait été comme si nous savions que notre dossier n’était pas complet et que nous l’aurions quand-même déposé. Nous n’avons pas voulu faire cela."

Saisie par l’opposition, la Cour suprême s’est déclarée incompétente pour régler la situation. Pour Eugène Azatassou, il s'agit d'une affaire éminemment politique :

"Le pouvoir ne voulait pas que nous participions aux élections législatives d’avril. Nous allons informer largement le peuple béninois de la situation qui prévaut et qui est inédite depuis la Conférence des forces vives de la nation de 1990. Il y aura donc des élections sans opposition, rien qu’avec des partis soutenant les actions du chef de l’Etat. Les véritables partis d’opposition ont été complètement écartés par des manigances et des lois taillées sur mesure pour cela."

La Commission électorale renvoie la balle

Durant la nuit, alors que les partis venaient déposer leur dossier avant le délai de minuit, on notait toutefois une flexibilité dans l’attitude de la Commission électorale (CENA) qui exigeait initialement le certificat de conformité avant de réceptionner les dossiers :

"Nous n’avons pas prévu ce cas de refus d’enregistrement. Nous enregistrons tous les partis qui se présentent à nous, après quoi, nous allons procéder à l’examen au fond de ces dossiers. Et c’est à ce moment-là que nous prendrons une décision de rejet ou d’acceptation du dossier."

Pendant ce temps, les concertations sur le terrain entre forces politiques de l’opposition se multiplient, alors que la CENA a huit jours pour publier la liste définitive des partis autorisés à se présenter aux élections.

Ecoutez le reportage de notre correspondante