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Bénin : une instabilité politique exceptionnelle

Claire Stephane Sacramento
13 mars 2019

C’est une affaire de fuite de documents à la CENA qui alimente l’actualité. Des personnalités ont été auditionnées. Parallèlement, la Cour constitutionnelle a rejeté les dossiers de trois partis de l’opposition.

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Benin Cotonou | Protest der Opposition gegen Ausschluss von Wahl
Image : Getty Images/AFP/Y. Folly

"C’est dommage pour le Bénin qui a toujours été un exemple de démocratie dans la sous-région" (Béninois)

Les rebondissements se succèdent en cette période préélectorale au Bénin. Le Président de l’Assemblée nationale, occupé par une plénière, n’a pu se rendre mardi à la brigade criminelle. Il a dû être entendu à son domicile par la police judiciaire. A la base, une affaire de soustraction frauduleuse de documents de la CENA dont l’un des commissaires se trouve être le fils de Adrien Houngbédji.

Le Président de cette institution Emmanuel Tiando a, à son tour été convoqué par la brigade criminelle.

"Il y avait cette candidature de monsieur Aklassato qui ne comportait pas une carte d’électeur en son nom. La brigade criminelle nous a demandé de donner le dossier. Or c’est le commissaire Houngbédji qui détient les clés des cantines. Je lui ai demandé de venir et il a refusé sans me donner aucune raison valable."

La crainte des populations

 Les citoyens, espèrent un dénouement rapide de cet imbroglio.

"Ça ne va pas dans le pays. Nous sommes fatigués. C’est déplorable tout ce qui se passe là. Tout est mélangé, vraiment on n’est même plus en sécurité."

"Nous sommes toujours dans un Etat de droit. Etant dans un pays démocratique, personne n’est dessus de la loi."

Pour certains Béninois, la situation est "explosive".  "C’est le processus électoral qui est complètement dans l’impasse. Il est normal que l’opposition ne l’accepte pas, mais en plus les populations qui les soutiennent."

D’autres expriment leurs préoccupations : "Il y a tellement de tensions. Et c’est vraiment dommage pour le Bénin qui a toujours été un exemple de démocratie dans la sous-région. Toute la souffrance que connaît la population aujourd’hui, c’est assez préoccupant."

"On a peur que ça se passe mal parce que les gens finiront par se révolter s’ils ne se retrouvent pas dans leurs droits. Il faudrait qu’on évite ça."

Pour l’instant, rien d’officiel ne filtre de l’audition des personnalités.

Par ailleurs, la cour constitutionnelle a délibéré mardi nuit quant au recours de trois partis de l’opposition. Il en ressort la confirmation du rejet par la CENA des dossiers de candidature de Moelle-Bénin; l’Union Sociale Libérale, USL et le Parti du renouveau Démocratique, PRD.