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Bachar al-Assad veut-il gagner du temps ?

28 mars 2012

Le gouvernement syrien a accepté le plan de paix de l'émissaire international, Kofi Annan. Ce plan prévoit notamment un cessez-le-feu sous le contrôle de l'ONU. Mais sur le terrain les violences se poursuivent.

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Dans le nord de la Syrie, l'opposition se mobilise contre le régime de Bachar al-Assad
Dans le nord de la Syrie, l'opposition se mobilise contre le régime de Bachar al-AssadImage : Edlib News Network ENN/AP

Le dossier syrien semble progresser et il faut s'en féliciter. Car toute avancée signifie des souffrances en moins dans un conflit qui a déjà fait plus de 9.000 victimes, selon l'Observatoire syrien des drois de l'Homme (OSDH). Le plan en six points de l'envoyé spécial de l'ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, prévoit la mise en place d'un cessez-le-feu, la libération des prisonniers détenus arbitrairement et la fourniture d'aide humanitaire dans les zones de combat.

Il prévoit aussi l'ouverture d'un dialogue politique, mais pas la démission de Bachar al-Assad. Du coup, ce plan a reçu le soutien de Moscou et Pékin. Et le régime de Bachar al-Assad a dit vouloir s'y rallier. Mais la prudence reste de mise, ce que reflètent d'ailleurs les réactions internationales : Washington appelle le régime syrien à prouver sa bonne foi en prenant des mesures "immédiates". Pékin, fidèle allié de la Syrie, comme Moscou, a exprimé sa satisfaction mais a espéré que "les engagements" seraient tenus par les deux parties au conflit.

Gagner du temps

À Istanbul, en Turquie, les membres du Conseil national syrien (SNC) veulent montrer leur unité
À Istanbul, en Turquie, les membres du Conseil national syrien (SNC) veulent montrer leur unitéImage : Reuters

Et le doute est permis : malgré le "oui" au plan de Kofi Annan, les chars syriens ont pris d'assaut la ville de Qalaat al-Madiq, au centre du pays. Et à différents endroits, en Syrie, de violents combats mettent aux prises déserteurs, rebelles et troupes syriennes. Un général de l'armée de l'air a ainsi été tué par l'opposition à Alep. Celle-ci a fait savoir qu'elle attend le retrait des chars des villes pour accepter le cessez-le-feu.

De son côté, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays accueille des dizaines de milliers de réfugiés syriens, ne croit pas aux promesses de Bachar al-Assad. En visite en Iran - autre allié de la Syrie - il a appelé à la démission du président syrien. Il estime que ce dernier veut simplement gagner du temps avant la réunion dite des "Amis de la Syrie" qui aura lieu à Istanbul le 1er avril, en l'absence d'ailleurs de la Chine et de la Russie.

Double jeu

Le président Bachar al-Assad en visite dans le quartier de Baba Amr dévasté par les bombardements
Le président Bachar al-Assad en visite dans le quartier de Baba Amr dévasté par les bombardementsImage : Syrian State Television/AP

De son côté, la Ligue arabe - dont la Syrie a été exclue - s'est réunie à Bagdad pour évoquer ce conflit. Mais d'ores et déjà, Damas a fait savoir qu'il rejetait toute initiative. On le voit, Bachar al-Assad, qui ne craint aucune intervention militaire extérieure, veut rester maître du jeu : mardi, le président visitait les quartiers sinistrés de Homs pour les faire reconstruire tandis que ses chars en bombardaient d'autres.

Auteur : Elisabeth Cadot (avec AFP, DPA)
Edition : Kossivi Tiassou