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Ban Ki-moon en Birmanie

Anne Le Touzé / CD3 juillet 2009

Le secrétaire général de l'Onu réclame la libération des prisonniers politiques, dont celle de l'opposante Aung San Suu Kyi qui risque cinq ans de prison pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence.

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Aung San Suu Kyi, dirigeante de l'opposition birmane et Prix Nobel de la PaixImage : AP

Finie la discrétion, c'est un Ban Ki-moon déterminé qui est arrivé ce matin à Rangoun. Juste avant de rencontrer le chef de la junte, le généralissime Than Shwe, le secrétaire général de l'Onu a exposé les attentes de sa deuxième visite au Myanmar :

"Tout d'abord, je voudrais plaider pour la libération de tous les prisonniers politiques, y compris d'Aung San Suu Kyi. Je voudrais plaider pour une reprise du dialogue entre le gouvernement et Aung San Suu Kyi, qui a été suspendu après quelques rencontres. Ce dialogue doit être plus sérieux et plus crédible et se dérouler au plus haut niveau. Par ailleurs, je voudrais appeler le gouvernement à créer une atmosphère qui rende possible des élections législatives crédibles l'année prochaine."

BdT Zyklon Nargis verwüstet Rangun
Une rue de Rangoon après le passage du cyclone Nargis, le 4 mai 2008Image : picture-alliance / dpa

Deux heures plus tard, le bilan de cette première rencontre est plutôt sobre. Ban Ki-moon a demandé la permission de rendre visite à l'opposante birmane, mais la junte se réserve un délai de réflexion. Il faut dire qu'avec ses appels à la libération des prisonniers politiques, le secrétaire général de l'Onu se mêle directement des affaires politiques birmanes. Lors de sa première visite l'année dernière, juste après le passage dévastateur du cyclone Nargis, Ban Ki-moon avait eu déjà bien du mal à convaincre la junte de laisser entrer des humanitaires étrangers dans les régions sinistrées. Ce n'est d'ailleurs que sous la pression massive de la communauté internationale que les militaires avaient finalement cédé. Jean-Marie Fardeau, l'un des responsables de l'organisation Human Rights Watch :

"Il faut savoir qu'au moment de la visite après le cyclone Nargis, qui était purement humanitaire, certaines demandes n'ont même pas été entendues, comme la libération de certains militants birmans qui s'étaient mobilisés pour les populations dans le delta. Donc effectivement, la barre est mise aujourd'hui beaucoup plus haut puisqu'il s'agit de problèmes de politique de fond pour la Birmanie. Le risque de non-succès est d'autant plus grand."

Même si la partie est délicate, l'organisation de défense des droits de l'Homme espère que Ban Ki-moon va rester ferme face à la junte, notamment en ce qui concerne la libération d'Aung San Suu Kyi :

"Nous craignons que les généraux birmans considèrent que le message d'un simple retour en résidence surveillée sera déjà une faveur de leur part. C'est pour nous tout à fait inacceptable."

La dirigeante de l'opposition birmane a passé 14 des vingt dernières années en détention ou en résidence surveillée. Son procès pour violation de son assignation à résidence a été ajourné à la semaine prochaine, officiellement en raison d'une erreur administrative.