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Barroso, le Père la rigueur

4 octobre 2010

La Commission a présenté une réforme de la gouvernance économique alors que la grogne sociale se répand un peu partout sur le continent. Dans ce débat c’est la survie du modèle social européen qui est en jeu.

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Le président de la Commission, Jose Manuel Barroso, lors de la présentation le 29 septembre du paquet sur la gouvernance économique
Le président de la Commission, Jose Manuel Barroso, lors de la présentation le 29 septembre du paquet sur la gouvernance économiqueImage : AP

Il y a eu du mouvement la semaine dernière à Bruxelles. Lundi tout d’abord, le président du Conseil, Herman van Rompuy, a rendu ses conclusions sur la gouvernance économique : une manière d’admettre que limiter les déficits publics ne suffit pas et qu’il faut prendre en compte d’autres facteurs comme la différence de compétitivités entre les pays en Europe. Or, le Pacte de stabilité qui fixe des maximums en matière de déficits publics et de dette n’est plus respecté à cause de la crise. 20 pays européens dur 27 sont en dessus du plafond. Résultat : Herman van Rompuy a donc avancé l’idée de mettre en place un système de sanctions automatiques pour les pays qui ne contrôleraient pas suffisamment leurs dépenses.

La commission, par la voix de son président José Manuel Barroso, s’est empressée d’intégrer cette idée et de faire une série de propositions législatives qui reprennent l’idée d’un système de sanctions financières qui viendrait frapper les états qui sont plus cigale que fourmi. Encore une fois, Bruxelles met l’accent sur l’orthodoxie budgétaire, sur la nécessité d’économiser, de couper dans les dépenses publiques et c’est cette philosophie qui déplait au parlement européen. Notamment aux socialistes qui ont déjà annoncé qu’ils ne voteraient pas ces propositions sans les modifier.

La déclaration de Martin Schulz, le président du groupe des sociaux-démocrates au Parlement européen.

Les manifestations samedi ont réuni 3 millions de personnes dans toute la France selon les syndicats
Les manifestations samedi ont réuni 3 millions de personnes dans toute la France selon les syndicatsImage : AP
Modèle social européen

La grogne sociale monte en Europe. La multiplication des plans de réduction des dépenses publiques dans des pays comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande ou même la France, l’Allemagne ou la Grande-Bretagne frappe durement la population. Elle s’accompagne de mesures comme la hausse de la TVA, le gel des salaires des fonctionnaires, le recul de l’âge de la retraite ou encore la diminution des aides sociales.

C’est donc tout le modèle social européen, l’édifice continental de l’état providence qui semble être remis en cause. Cela ne se fait pas bien entendu sans réactions. La semaine dernière, l’Espagne a été frappée par une journée de grève générale. La France aussi avec une journée de manifestation contre la réforme des retraites. Cette semaine c’est au tour des salariés grecs de battre le pavé. Les syndicats se mobilisent contre cette évolution tout en s’interrogeant sur leur avenir.

Un entretien avec Joël Decaillon, le numéro deux de la Confédération européenne des syndicats.

Les femmes migrantes diplômées sont rarement employées à leur niveau de qualification
Les femmes migrantes diplômées sont rarement employées à leur niveau de qualificationImage : DW

Sortir des vieux clichés

En Europe, les femmes représentent 52 % des immigrés. Le schéma traditionnel de femmes quittant leur pays pour suivre leurs maris dans le cadre du regroupement familial a beaucoup changé puisque celles-ci sont de plus en plus nombreuses à être diplômées. Mais ces femmes rencontrent d’énormes difficultés pour faire reconnaître leurs compétences.

Un reportage de notre correspondante à Paris, Anne-Julie Martin.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot