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Bientôt un "troisième sexe" reconnu en Allemagne

8 novembre 2017

Ni homme, ni femme, les "intersexuels" devraient bientôt pouvoir être déclarés comme tels à la naissance en Allemagne. Les journaux saluent cette décision de la Cour constitutionnelle.

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Leipzig Plakat für eine dritte Option Intersexuelle
Image : picture-alliance/dpa/J. Woitas

Y aura-t-il bientôt un troisième sexe en Allemagne ? La justice recommande de reconnaître, outre l'existence de l'homme et de la femme, une "troisième option" : l'intersexuel.

La Cour constitutionnelle a donné ce matin aux députés jusqu'au "31 décembre 2018" pour voter la légalisation de cette nouvelle possibilité qui pourra alors figurer sur les registres de naissance.

La décision est toute récente, mais certains journaux la commentent déjà, sur leur site internet. Et pour cause : si les députés valident la décision, l'Allemagne serait le premier pays d'Europe à reconnaître ce "troisième sexe".

Illustration Lila Oder was ist Intersexualität
L'intersexualité expliquée aux enfants sur le site www.intersexuelle-menschen.netImage : Intersexuelle Menschen e.V./I. Krawinkel


Tout est parti de Vanja


Die Welt rappelle que l'initiative visant à reconnaître le 3è sexe est à mettre au crédit de Vanja, de la ville de Leipzig.

Cette personne ne se considère ni comme un homme ni comme une femme et qui s'est souvent agacé(e) de ne pas pouvoir cocher une case "inter" ou "divers" sur les formulaires administratifs, à la mention de son sexe.

Sur le site internet de Die Welt, on peut aussi voir plusieurs portraits de personnes concernées ainsi qu'une vidéo qui retrace le calvaire des intersexuels quand il s'agit de se rendre dans des toilettes publiques : faut-il aller côté "hommes" ou côté "femmes" ?


Environ 80.000 personnes concernées en Allemagne
 

die tageszeitung salue l'avis de la Cour constitutionnelle qui arrive tardivement. Elle viendra combler un vide juridique qui concernerait 80.000 personnes en Allemagne, selon des estimations du Conseil national d'éthique.

Hanne Gaby Odiele - Model
Hanne Gaby Odiele est un mannequin belge intersexuelImage : picture-alliance/dpa/C. Blumberg

Et la taz d'expliquer que les intersexuels sont des personnes dont les caractéristiques physiques ou génétiques ne permettent pas d'établir clairement s'ils sont de sexe masculin ou féminin.

"Considérer ces êtres humains comme "défaillants" ou "mauvais"  n'est qu'une interprétation", qui trahit selon le quotidien "une société crispée sur des catégories de pensée figées".

Depuis 2013, il est possible de laisser la case "sexe" vide lorsqu'on déclare une naissance. Mais "ces personnes qui ne sont ni homme ni femme ne sont pas "rien" pour autant", écrit la taz, il est donc louable de leur créer une catégorie à eux.

C'est cette idée que résume aussi ce Tweet de Die Zeit: "Pouvoir enfin dire 'je suis'" :

La Frankfurter Allgemeine Zeitung explique en détails les changements prévus et répond aux questions y afférentes. Et sur le site de la FAZ, un article étrille les "gender studies", les études de genres, qui se sont érigées en sciences ces dernières années, mais continuent de se perdre dans des luttes de signification, écartelées entre critique morale et recherche empirique.

Résumé également sur ce Tweet de la Süddeutsche Zeitung:


L'OTAN revient à la dissuasion


Par ailleurs, la Frankfurter Allgemeine Zeitung revient aussi sur les bouleversements en cours au sein de l'OTAN. Les ministres de la Défense se réunissent aujourd'hui et demain à Bruxelles.

L'occasion pour l'Alliance atlantique de redéfinir son cap et de renforcer ses capacités à répondre à une agression extérieure.

Ce que le journal qualifie de "retour à sa position originelle durant la Guerre froide : miser sur la dissuasion militaire en vue d'obtenir un dialogue politique".

L'OTAN continuera également d'intervenir dans la « prévention de crise » en-dehors du territoire couvert par l'Alliance, comme en Afghanistan par exemple.