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Bombay, 26/11

Konstanze von Kotze28 novembre 2008

Ce sont des photos du Taj Mahal en flammes et de passants apeurés cherchant à se protéger des tirs entre islamistes et forces de l'ordre qui font la Une des quotidiens allemands aujourd'hui.

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Image : AP

Frappée en plein cœur, titre la Frankfuter Allgemeine Zeitung. Selon le quotidien, seul quelqu'un qui connaît bien l'Inde peut réaliser ce que ces attaques représentent pour le pays. En voyant brûler la coupole du Taj Mahal, le palace le plus célèbre du pays, les Indiens ont ressenti la même chose que les Américains en voyant brûler les tours du World Trade Center il y a sept ans. Pendant longtemps, ils ne voulaient pas croire à ce qui est désormais une évidence, poursuit le journal: l'Inde est devenue une nouvelle plate-forme pour les extrémistes islamistes. On parle encore de ce pays comme de la « grande puissance en devenir ». Mais les attaques et les prises d'otages de Bombay attirent de nouveau et inévitablement l'attention sur un pays qui est au fond mal gouverné, sur un pays qui n'arrive pas à se débarrasser de la pauvreté, sur un pays enfin qui est confronté à des conflits idéologiques et religieux toujours plus importants.

Indien Terror Bombay Karte
Bombay: principaux lieux des attaquesImage : AP Graphics


Selon die Welt, cette attaque ne ressemble à aucune autre et représente une menace d'un nouveau genre pour l'Inde. Tout comme le 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, les terroristes ont frappé le centre financier et économique du pays, remarque le journal. Ce n'est pas un hasard : l'Inde est, comme l'Occident, le symbole d'une société moderne et pluraliste.

Terror in Mumbai
Policiers indiens devant l'hôtel Oberoi/Trident. L'établissement est sous contrôle selon l'armée, 24 cadavres ont été découvertsImage : AP


Violence et terreur font partie du quotidien de l'Inde au même titre qu'un plat au curry fortement épicé, écrit pour sa part la Süddeutsche Zeitung. Et à chaque fois que des musulmans sont soupçonnés, les autorités indiennes pointent leur doigt en direction du nord, vers leur frère ennemi, le Pakistan. Les attaques de Bombay n'échappent pas à la règle. Accuser Islamabad constitue une explication facile mais irréelle, selon le quotidien. De plus en plus d'éléments tendent en effet à prouver que l'ennemi a entre temps réussi à s'implanter en Inde. Les attaques ont beau être revendiqué par un groupe islamiste inconnu, cela ne prouve rien estime le journal : l'hydre, si elle a plusieurs têtes, se nourrit très clairement de la colère des 150 millions de musulmans qui ne veulent plus être considérés comme des citoyens de seconde zone.

Anschläge Indien Mumbai Taj Hotel
L'armée a lancé un assaut vendredi matin dans le prestigieux hôtel Taj MahalImage : AP


Bombay, 26 novembre titre enfin Die Tageszeitung qui dresse elle aussi le parallèle avec le 11 septembre des Américains. L'Inde a beau connaître la violence, cette série d'attaques dépasse tout ce que l'on peut imaginer. Il paraît évident qu'en prenant des hôtels de luxe et leurs clients pour cible, les terroristes ont voulu écorner l'image de place économique dynamique et de destination touristique exotique propre à l'Inde. Ce qui est moins clair en revanche c'est de savoir qui porte la responsabilité de ce bain de sang. Tout le monde semble tomber d'accord pour dire que l'Inde a désormais, elle aussi, "ses" terroristes. Mais aujourd'hui, personne n'est à même d'évaluer la puissance de ce mouvement.