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Bombe à retardement

7 mai 2010

On parle beaucoup d'argent dans la presse allemande aujourd'hui. Que ce soit en Allemagne ou en Grèce le constat est le même: il faut économiser.

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L'horloge de la dette à BerlinImage : picture-alliance/ dpa

Tic, tac fait la bombe de la dette allemande, à un rythme impitoyable et de plus en plus soutenu. Sombres perspectives que celles données par le Flensburger Tageblatt. Chaque seconde qui passe apporte 4480 euros de dettes supplémentaires. Cette perspective a beau être catastrophique, elle ne semble pas être la première préoccupation financière du gouvernement, note le quotidien. Pendant des décennies, des générations d'hommes politiques se sont bornés volontairement à ignorer une règle simple: on ne peut pas, sur le long terme, dépenser plus d'argent que l'on en gagne. Si personne n'a le courage et la volonté politique de tirer la sonnette d'alarme, l'Allemagne pourrait avoir le rôle clef dans une prochaine gigantesque tragédie grecque. Pour le quotidien, ce n'est qu'une question de temps.

Steuerschätzung Schäuble
Les recettes fiscales ne retrouveront qu'en 2013 leur niveau de 2008 a annoncé le ministre des Finances, Wolfgang SchäubleImage : picture-alliance/dpa

L'annonce du ministre des Finances Wolfgang Schäuble à propos de la baisse conséquente des recettes fiscales dans les années à venir va sérieusement compromettre les allègements fiscaux pévus par le gouvernement de centre-droit et en particulier par le FDP, le parti libéral. Pour le Neues Deutschland c'est complètement absurde. Alors que de nombreux gouvernements européens sont en train de plancher sur des mesures de rigueur, les débats en Allemagne sont dominés par l'idée saugrenue d'un mini-parti poussiéreux et néolibéral. Les chiffres ont beau parler d'eux-mêmes, cela ne suffit pas pour que le FDP regarde la réalité en face. Critique, la Frankfurter Allgemeine Zeitung l'est aussi. Il est temps que le parti libéral dise où il veut économiser quoi, sans agrandir encore davantage les trous du budget de l'Etat.

Griechenland Euro Symbolbild
L'aide à la Grèce est d'un montant total de 110 milliards d'euros. La contribution allemande se monte à 22,4 milliards d'euros.Image : AP

De trous il en est aussi question dans la Westdeutsche Zeitung qui s'interesse aux aides promises à la Grèce. Cela fait mal de devoir se défaire d'une somme à deux chiffres et neuf zéros, deux ans à peine, après avoir versé des milliards pour sauver les banques et sans savoir si dans un temps plus ou moins proche d'autres trous ne vont pas apparaître dans la zone euro. Entre temps, nous avons appris à manier les milliards et les millions de façon plus insouciante. Mais au fond, s'interroge le journal, avons-nous le choix? Non car il faudra payer. En revanche, cela semble normal que l'Allemagne, qui s'apprête à verser le plus de sous dans la tirelire grecque, puisse négocier sous quelles conditions elle prête de l'argent qu'elle n'a pas elle-même et que des générations d'enfants et de petits-enfants vont d'abord devoir gagner.

Auteur: Konstanze von Kotze / Edition: C.D