Boom économique en Allemagne

Insolente conjoncture que celle de l'économie allemande, qui affiche un taux de croissance de 1,5%: du jamais vu depuis 12 ans, surtout dans le contexte actuel de crise tous azimut.

La Handelsblatt note que ce chiffre, inattendu, est un « signe d'espoir ». Il montre que l'économie allemande est robuste. Elle rencontrera des problèmes mais elle possède aussi les forces qui lui permettront de les surmonter. Un jour, nous dirons peut-être : tiens-toi bien, nous avons eu une crise dramatique – mais elle nous a seulement freinés, elle ne nous a pas arrêtés ».

Die Welt partage le même optimisme. Le quotidien constate que « les investissements en biens d'équipements tournent à plein régime et que même la consommation des ménages repart ». « Vous avez dit crise financière ? Non, chez nous vraiment pas, pourrait-on penser. On peut effectivement se réjouir ».

Autre ton dans la Süddeutsche Zeitung pour qui « le plus dur reste à venir ». « Il est très peu probable que l'Allemagne sorte sans dommage aucun de la crise. L'industrie profite en ce moment du boom des deux années passées, ses carnets de commandes sont pleins. Mais le nombre de nouvelles commandes a déjà diminué, durant quatre mois consécutifs : les clients font des manières à cause de la crise financière et de l'euro fort.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung se penche sur la décision des renseignements intérieurs allemands de continuer à surveiller le parti d'extrême-gauche, die Linke. « C'est « honteux » que les renseignements surveillent un parti qui a été élu au Parlement fédéral, dans des Parlements régionaux et dans des conseils municipaux, écrit le quotidien, qui cite un responsable de die Linke. « Aussi longtemps que le mot démocratique n'apparaît que comme un adjectif du mot socialisme, la mise sous surveillance est justifiée »,souligne le journal. Si un jour die Linke parvient à faire de la « démocratie sociale », le mot d'ordre de l'ensemble de ses membres, il faut alors espérer qu'il ne sera plus nécessaire de surveiller le parti en permanence».

C'est le sommet Europe–Amérique latine qui s'ouvre aujourd'hui à Lima, capitale du Pérou qui intéresse la Frankfurter Rundschau. « L'Europe a beaucoup de chances en Amérique latine. La question est de savoir si l'Union européenne va savoir les saisir. Plus le poids de la Chine et de l'Inde augmente, plus l'influence des Européens a tendance à disparaître» . Entre temps, l'Amérique latine joue « un rôle primordial sur la scène internationale. Sans elle, rien ne va plus » « Lors de ce sommet de Lima, les Européens vont prendre conscience, qu'ils ont pendant trop longtemps usé de manière inconséquente des excellents préalables » dont ils disposaient sur le continent.