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Boutros Boutros-Ghali s'en est allé

Konstanze von Kotze17 février 2016

Parmi les sujets commentés par la presse allemande ce mercredi : la mort de l'ancien secrétaire général de l'Onu, Boutros Boutros-Ghali et la visite du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à Berlin.

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Né et décédé au Caire, Boutros Boutros-Ghali a dirigé l'Onu pendant quatre ansImage : Imago/Xinhua

Premier Africain et premier Arabe à la tête des Nations Unies, l'Egyptien Boutros Boutros-Ghali est mort à l'âge de 93 ans. Il a occupé le poste de secrétaire général entre 1992 et 1996 et n'a pas été réélu au terme de son mandat, contrairement à l'usage, remarque die tageszeitung. C'est peut-être ce qui explique qu'aucun grand journal ne lui consacre d'article dans les pages "opinion".

La Süddeutsche Zeitung publie toutefois une nécrologie rappelant que le passage du diplomate égyptien à l'Onu fut avant tout marqué par le conflit sanglant en ex-Yougoslavie, la guerre civile en Angola et le rôle peu glorieux des Nations Unies pendant le génocide rwandais.

Au moment de son entrée en fonction, le diplomate, né en 1922 au Caire, avait pourtant beaucoup de bonnes intentions : sortir l'Onu de la paralysie dans laquelle l'avait plongée la Guerre froide. Réduire sa burocratie. Augmenter les contributions des Etats membres pour assurer des missions de paix robustes. Autant d'objectifs qui ont malheureusement échoué, en raison notamment de la mésentente entre Boutros Boutros-Ghali et Washington. Ce sont d'ailleurs les Etats-Unis qui s'opposeront à sa réélection, écrit le journal de Munich. La Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle cependant que ce brillant diplomate fut l'un des artisans du premier traité de paix signé entre Israël et un pays arabe : le traité de paix israélo-égyptien de 1979.

Boutros Boutros-Ghali en compagnie du président américain Bill Clinton
Boutros Boutros-Ghali en compagnie du président américain Bill ClintonImage : picture-alliance/dpa/D. Ake

Netanyahu intransigeant

Angela Merkel et Benjamin Netanyahu lors des traditionnelles consultations germano-israéliennes, le 16 février, à Berlin
Angela Merkel et Benjamin Netanyahu lors des traditionnelles consultations germano-israéliennes, le 16 février, à BerlinImage : Reuters/F. Bensch

C'est justement pour parler de paix que la chancelière allemande Angela Merkel a reçu, hier, à Berlin, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "Jérusalem fait faux bond à Paris depuis Berlin" retient die Tageszeitung. Plus que les relations germano-israéliennes, c'est l'initiative française pour relancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens qui a mobilisé l'attention. Les autorités françaises ont en effet proposé une conférence internationale sur la question tout en annonçant que si elle échouait, Paris reconnaîtrait l'Etat de Palestine. Un préalable que Benjamin Netanyahu s'est empressé de rejeter.

Nadav Argaman, nouveau chef des renseignements

La rencontre a aussi été l'occasion de parler plus précisément du regain de violences que connaît actuellement la région. La Frankfurter Allgemeine Zeitung en profite pour présenter à ses lecteurs le tout nouveau chef du service israélien de sécurité intérieure, Nadav Argaman. Le journal le décrit comme un homme expérimenté et à la hauteur de la tâche qui lui incombe, à savoir, trouver une réponse à la nouvelle forme de terreur qui frappe régulièrement la Cisjordanie et Jérusalem Est. Nadav Argaman va également devoir s'occuper de la montée en puissance d''une nouvelle génération d'extrêmistes juifs qui, désormais, ne reculent pas plus devant la violence que leurs homologues palestiniens.