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Brexit, le Royaume-Uni en quête de nouveaux partenariats

Carole Assignon
31 janvier 2020

En quittant l'Union européenne, le Royaume-Uni est désormais en quête de nouveaux partenariats, notamment sur le continent africain.

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UK - Africa Investment Summit 2020
Image : Reuters/B. Stansall

Pour prouver que le Royaume-Uni est prêt à faire des affaires avec l'Afrique, le premier ministre britannique, Boris Johnson, a récemment accueilli à Londres plus d'une douzaine de chefs d'État africains pour un sommet consacré à l'investissement. 
Une rencontre qui a donné lieu à l’annonce de la signature de contrats pour une valeur de près de huit milliards de dollars (7,3 milliards d'euros). 
Avec 112 entreprises africaines cotées à la Bourse de Londres et  une capitalisation boursière d'environ 166 milliards de dollars, Londres est le centre le plus important pour les entreprises africaines en dehors du continent. Et la capitale britannique souhaite intensifier ses liens avec les bourses africaines à l'avenir. Selon Mark-Anthony Johnson, PDG de JIC Holdings "le Royaume-Uni  doit trouver de nouveaux partenaires avec lesquels il pourra travailler à long terme pour bâtir son économie. L'Afrique, bien sûr, avec son énorme potentiel, sera le partenaire idéal". 

UK - Africa Investment Summit 2020
Le premier ministre britannique Boris Johnson au sommet Royaume-uni/ Afrique en janvier 2020.Image : Reuters/M. Dunham

Combler le vide

Le Royaume-Uni est une des plus grandes économies du monde et se positionne au deuxième rang au sein de l'Union européenne, après l'Allemagne. Le Brexit laissera donc plus de marges de manœuvres à Paris, déjà beaucoup engagé sur le continent africain, mais aussi à Berlin du point de vu d'Uzoamaka Madu, consultante spécialisée dans les relations entre l’Union européenne et l’Afrique. Elle estime que "les autres grands acteurs, l'Allemagne et la France, feront pression pour que leur voix au sein de l'UE soit mieux entendue sur les questions africaines".
Le président français Emmanuel Macron semble ainsi adopter une nouvelle approche dans les relations avec les pays africains, notamment sur la réforme du franc CFA et l’abandon du nom de la monnaie commune. Emmanuel Macron a également qualifié le colonialisme de "grave erreur". 
L’Allemagne, mais aussi l'Italie et les pays scandinaves, souhaitent également combler le vide que laissera le Royaume-Uni au sein des politiques communes, qu’elles soient commerciales ou diplomatiques.

Karte Infografik AKP Mitgliedstaaten DE
Carte avec le Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP)

Négociation de nouveaux accords

Déjà, l'Union européenne et le Groupe des États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) négocient un nouvel accord de partenariat.
Mais la question est de savoir si les pays africains négocieront par le biais des ACP ou de l'Union africaine (UA). Car l’Afrique devient un acteur mondial, en particulier avec la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), une initiative soutenue par Bruxelles. 
Pour Annie Mutamba, spécialiste des relations Union européenne-Afrique "l'UE finance clairement des activités visant à promouvoir l'intégration continentale parce que ce qu'elle veut, c'est avoir un partenariat de continent à continent".
Mais pour l'instant, les accords se réalisent souvent en bilatéral, en particulier pour les questions de commerce et de développement.
Cette approche divisée fragilise les pays africains et les empêchent d'avoir une plus grande influence sur la politique africaine de l'Union européenne. 
 

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique