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Brouille entre l'Angola et le Portugal

Johannes Beck, Fréjus Quenum17 octobre 2013

Devant le parlement de son pays, José Eduardo dos Santos a annoncé la fin du partenariat avec l'Angola. A l'origine de cette brouille, des poursuites pour corruption au Portugal contre des proches du pouvoir en Angola.

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Le président angolais José Eduardo dos Santos lors de la campagne électorale en2012
Le président angolais José Eduardo dos Santos lors de la campagne électorale en2012Image : Reuters

L'ire du président José Eduardo dos Santos provient des poursuites judiciaires que le parquet général du Portugal a lancées contre plusieurs personnalités politiques proches du pouvoir angolais pour corruption, blanchiment d'argent et transferts illégaux de capitaux. Au moins jusqu'ici l'affaire n'était peut-être pas connue de tout le monde. Mais c'est une récente sortie médiatique du ministre portugais des Affaires étrangères qui a tout dévoilé : Sur les antennes de la radio nationale angolaise, Rui Machette a présenté ce qu'il a appelé « des excuses diplomatiques» à l'Angola pour les poursuites engagées. Un affront aux yeux du président dos Santos dont le pays est la première destination des produits portugais en dehors de l'Europe :

« Si l'on observe bien le secteur pétrolier, on constate facilement que les entreprises américaines, anglaises et françaises de même que les entreprises et banques d'affaire du Portugal ramassent chaque année des milliards en Angola. Pourquoi doivent-ils posséder tant de grandes firmes privées et pas nous les Angolais ? »

La coopération bilatérale remise en cause

Les drapeaux portugais et angolais risquent de ne plus flotter ensemble
Les drapeaux portugais et angolais risquent de ne plus flotter ensembleImage : DW/J. Carlos

Cette affaire tombe mal pour un Portugal en crise économique. Le partenariat entre les deux pays devait d'ailleurs se renforcer dans les années à venir. L'Angola, deuxième exportateur en Afrique de pétrole et dont l'économie est en pleine croissance, apporte beaucoup de capitaux à l'ancienne puissance coloniale. Cent cinquante mille Portugais vivent en Angola, dont la plupart travaillent dans le secteur du bâtiment. De quoi nourrir la peur de tous ces migrants. Même au sein de la classe politique portugaise, la panique est grande. Luís Montenegro est le chef de fil des sociaux-démocrates au parlement portugais :

« Je souhaite que toutes les relations que le Portugal entretient avec le peuple de l'Angola, sur les plans économique, et culturel, redeviennent normales et que les deux parties y mettent du dynamisme. »

Réaction similaire des Chrétiens démocrates également membres de la coalition au pouvoir : ils craignent que d'autres récupèrent la place qu'occupait le Portugal, en Angola.

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