1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Brouille entre les camps Tshisekedi et Kabila en RDC

Mahamadou Kane
19 mars 2019

Depuis l’investiture du président Félix Tshisekedi, on assiste à un blocage institutionnel. Le gouvernement tarde à se former, l’élection des gouverneurs a été reportée et l’installation des sénateurs élus est suspendue.

https://p.dw.com/p/3FKCE
DR Kongo scheidender Präsident Joseph Kabila neben Nachfolger Felix Tshisekedi während einer Einweihungsfeier in Kinshasa
Félix Tshisekedi aux côtés du président sortant, Joseph Kabila, lors de la cérémonie d'investiture le 24 janvier 2019Image : Reuters TV

Les élections sénatoriales, entachées selon l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti au pouvoir, d’irrégularités en raison de la corruption des députés provinciaux, ont finalement eu raison du deal avec le Front commun pour le Congo (FCC), la coalition formée par l’ancien président.

Les partisans de Joseph Kabila estiment que "le cycle électoral en cours est âprement négocié et mis en péril".  

Un malaise perceptible depuis plusieurs semaines à travers notamment le manque de consensus pour former un gouvernement. 

Pour Peter Kazadi de l’UDPS, le blocage vient du FCC : "Il y a cette fameuse commission chargée de rédiger le règlement intérieur qui traîne les pas pour procéder à la mise en place du bureau définitif. Ce n’est pas du fait du président de la République qui a d’ailleurs pris des initiatives pour faire pression sur les membres de cette assemblée et particulièrement sur le président du bureau provisoire pour qu’ils puissent conclure leurs travaux afin qu’on dote le pays d’un gouvernement." 

Selon le politologue Bob Kabamba, le malaise institutionnel en cours en République démocratique du Congo prendrait sa source dans la mauvaise organisation de l’élection présidentielle à travers les petits arrangements entre le FCC et l’UDPS :

"Tshisekedi se trouve bloqué parce qu’il veut d'une part impulser le changement pour pouvoir coller avec non seulement son électorat mais aussi avec la volonté des Congolais. Mais en face de lui, il se retrouve bloqué par la machine du PPRD, l’ancienne majorité, qui ne veut pas de ce changement et qui veut lui imposer une continuité." 

Et donc, il est coincé entre la volonté de continuité de ses partenaires d’aujourd’hui, c’est-à-dire les partisans de Kabila, et la volonté exprimée par le peuple congolais de changer.

Ce lundi, les Nations unies, à travers Leila Zerrougui, sa représentante spéciale en République démocratique du Congo, ont exhorté le président Félix Tshisekedi à former un gouvernement dans un bref délai. Tout en estimant que les attentes de la population congolaise sont "immenses."