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Bruxelles rappelle ses obligations à Ankara

Jean-Michel Bos14 octobre 2009

La Commission européenne a rendu aujourd'hui son rapport sur les progrès accomplis par la Turquie. Si elle souligne les efforts réalisés avec l'Arménie, elle regrette le blocage des relations avec Chypre.

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Le Commissaire à l'Elargissement, Oli Rehn, ne devrait pas être reconduit à ce poste dans la prochaine Commission
Le Commissaire à l'Elargissement, Oli Rehn, ne devrait pas être reconduit à ce poste dans la prochaine CommissionImage : DW / Samir Huseinovic

Le dossier d'adhésion turque se heurte aujourd'hui à ce qu'on appelle le Protocole d'Ankara. Cet accord, signé en juillet 2005, prévoit que la Turquie accepte d’étendre son union douanière à tous les états membres de l'Union européenne, et parmi eux donc Chypre qui a adhéré à l'Union en 2004.

Le problème c'est que la Turquie ne reconnaît toujours pas l'existence de la République de Chypre. Elle ne reconnaît que la partie nord du territoire, contrôlée par des chypriotes turcs. Une partition entre chypriotes grecs et turcs qui remonte à l'invasion de 1974. Ainsi, cette vieille querelle toujours pas résolue est en train de peser sur la candidature turque et désormais, si Ankara ne résout pas ce problème d'ici la fin de l'année, il est possible que sa candidature soit gelée jusqu'à nouvel ordre.

Processus de démocratisation

La Turquie, qui a des frontières avec la Syrie et l'Irak a-t-elle vocation, oui ou non, à faire partie de l'Europe ? On sait que le débat divise les Européens et que de grands états comme la France et l'Allemagne y sont pour l'instant opposés. Mais c'est un fait que la Turquie attend depuis longtemps. C'est en 1999 qu'elle a obtenu le statut officiel de candidat à l'Union européenne. Mais avant cela, dès 1963, la Turquie avait signé un accord d’union douanière avec ce qui était alors la Communauté économique européenne.

On voit donc que la Turquie attend en effet depuis longtemps à la porte de l'Europe car cette union douanière était considérée, bien sûr, comme une étape préliminaire à une candidature d'adhésion. Le processus d'adhésion dure depuis quatre ans, 33 chapitres de négociations sont prévus, dix seulement ont été ouverts et un seul, sur la recherche scientifique, a été refermé.

C'est dire que le processus est long et c'est sans doute ce qui explique aujourd'hui la lassitude de l'opinion publique turque qui estime, pas forcément à tort d'ailleurs, que les Européens ne veulent pas d'eux. Et cette désillusion nuit forcément au processus de démocratisation en Turquie qui était justement motivé jusqu'alors par la perspective de rejoindre l'Europe.