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Budget 2006 : relance de la croissance et de l'emploi

Aude Gensbittel23 février 2006

Le ministre allemand des finances, le social-démocrate Peer Steinbrück, a présenté hier à Berlin les chiffres du budget 2006. La grande coalition des conservateurs et des sociaux-démocrates a décidé de privilégier cette année la relance de la croissance et de l’emploi et de renoncer à une trop grande rigueur budgétaire.

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Le ministre des finances Peer Steinbrück
Le ministre des finances Peer SteinbrückImage : dpa

Le ministre des finances table pour 2006 sur un déficit public de 3,3% du Produit Intérieur Brut – ce qui signifie que l’Allemagne va enfreindre pour la cinquième fois consécutive le Pacte européen de stabilité et sa limite de 3% - mais il compte bien se rattraper en 2007, notamment grâce à une forte augmentation de la TVA. Face à cette politique budgétaire, les journaux allemands sont plutôt mitigés.

Le budget présenté par le ministre des finances Peer Steinbrück est loin d’être équilibré, affirme la Frankurter Allgemeine Zeitung. Toujours est-il qu’au cours de ses trois premiers mois le gouvernement a décidé d’engager des coupes sociales et des augmentations d’impôts, ce qui avait fait échouer ses prédécesseurs. Le fait que la grande coalition puisse se le permettre, n’est pas seulement dû à son écrasante majorité au parlement, explique la FAZ. L’indignation qui avait déferlé sur le gouvernement rouge-vert il y a trois ans, quand le ministre des finances de l’époque, Hans Eichel, avait annoncé son rigoureux programme d’économies, venait avant tout du sentiment d’avoir été roulé par Gerhard Schröder pendant la campagne électorale. Ce qui avait fait couler le SPD dans les sondages. En septembre, cela a presque coûté sa victoire à Angela Merkel d’avoir annoncé à l’avance aux électeurs qu’elle prévoyait une hausse de la TVA pour rééquilibrer les dépenses et les recettes. Mais aujourd’hui la CDU récolte les fruits de l’honnêteté dont sa présidente a osé faire preuve avant les élections, conclut le journal.

Pour la Mitteldeutsche Zeitung, au contraire, le programme budgétaire fait l’effet d’un jeu de hasard. C’est comme si le ministre était assis à une table de roulette au casino et décidait maintenant avec témérité : « Je mise tout sur la TVA ». La récente augmentation de la taxe sur le tabac montre pourtant à quel point cela est risqué. Cette mesure a été mise en place progressivement, pour que les fumeurs n’abandonnent pas purement et simplement leur vice. Mais le résultat a été une perte de plusieurs millions pour le ministre finances, et cette augmentation des impôts a finalement conduit à des recettes inférieures aux prévisions.

L’analyse du ministre des finances est la bonne, estime de son côté le Financial Times Deutschland. Si Peer Steinbrück va vraiment jusqu’au bout de son concept, alors dans les années à venir il devra livrer de grandes batailles avec les lobbys et au sein de son parti. Mais dans son propre intérêt, Peer Steinbrück doit éviter tout ce qui pourrait menacer la relance actuelle. Et cela comprend une politique financière trop restrictive. Grâce à la bonne conjoncture, l’état des caisses publiques pourrait s’améliorer dès cette année bien au-delà de ce que le laisse supposer le programme budgétaire.