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Bukavu : les bateaux bloqués à cause d'Ebola ont pu accoster

31 juillet 2019

Depuis ce matin, cinq bateaux en provenance de Goma ont été contrôlés au port de Bukavu dans le Sud-Kivu. Les autorités ont reçu des informations selon lesquelles un passager à bord serait atteint du virus Ebola.

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Kongo - Hafen von Bukavu
Image : DW/M. El Dorado

"Nous les passagers, on ne sait pas comment se comporter" (Yves Ndagano, passager à bord du bateau Mugote2)

Cet article a été rédigé à 16:10. La situation est susceptible d'évoluer.

 

Les passagers bloqués au port de Mashinji ce matin à Bukavu ont pu être débarqués des bateaux après la série de contrôle mise en place par les autorités de la ville appuyés par les membres du comité de riposte. "Nous avons retrouvé cette personne à Birava, nous l'avons testée, elle est négative. Elle et toute sa famille ont été vaccinées," explique le gouverneur.

Depuis 7h (heure locale), les passagers attendent et la tension commençait à monter dans les bateaux retenus au port. Le gouverneur de la ville de Bukavu s'était lui-même rendu sur les lieux pour rassurer la population.

Parmi les personnes bloquées, Yves Ndagano est un jeune artiste de Goma. Il a quitté sa ville hier pour effectuer un casting à Bukavu. Il devait en profiter pour rencontrer d'autres artistes dans le cadre de la préparation du festival international de Goma, dont il est le directeur. Seulement voilà, depuis ce matin, le bateau Mugote2 dans lequel il se trouve n'a pas pu accoster à Bukavu.

Il est arrivé la même mésaventure à quatre autres bateaux qui sont retenus au port de Mashinji à Bukavu. Un cas suspect d'Ebola a en effet été signalé aux autorités. Depuis, toutes les embarcations sont bloquées et sont passées au peigne fin par les équipes de riposte d'Ebola.

Joint dans la matinée, Yves Ndagano nous décrit la situation à bord :

"Jusqu'ici on ne comprend pas, il y a des gens qui crient avec des mégaphones. Dans le bateau, il n'y a pas Ebola, mais il faut prendre des mesures préventives. Le problème, ce sont les rumeurs. Nous, les passagers, nous ne savons pas comment nous comporter. Les autorités non plus. On ne sait pas ce qui se passe. Du coup, quand ils ont commencé à faire le checking, on n'a pas su s'ils avaient trouvé un malade ou pas. On ne sait pas. Moi je suis en train de faire un checking, je n'ai vu personne de retenu ou qui a l'air infecté."

Pendant que les équipes de contrôle travaillent, le gouverneur de la ville de Bukavu, Théo Ngwabidje, veut éviter la panique. Il explique les mesures préventives qu'il a décidé de mettre en place avec les équipes de la riposte : 

"Nous avons été alertés par nos services nous informant qu'il y avait une personne à haut risque pour avoir été en contact avec un malade à Goma. Cette personne aurait pris le bateau hier à Goma dans la soirée, nous avons directement pris des dispositions pour savoir dans quel bateau se trouve la personne. Actuellement nous ne savons pas dans quel bateau se trouve cette personne. Nous avons donc pris la décision de contrôler tous les bateaux qui sont arrivés ce matin, et pour faire le contrôle il fallait orienter tous les bateaux vers un port. Ce qui a posé un problème vu qu'il y avait cinq bateaux en attente dans les eaux. Les contrôles se poursuivent et nous n'avons pas encore trouvé la personne en question. Nous prenons des mesures de précaution." 

En attendant, d'autres bateaux ont quitté Goma durant la matinée et se dirigent vers Bukavu. Anita est à bord de l'un d'entre eux. Elle a quitté Goma à 7h45 (heure locale) sur le bateau Emmanuel. Elle nous explique l'ambiance à bord :

"On a fait nos formalités normales le matin. On s'est lavé les mains, on est entrés dans le bateau. Et une fois dans le bateau, on a reçu un message nous disant qu'on n'avait pas le droit d'accoster parce qu'il y aurait  un malade d'Ebola à bord d'un des bateaux qui avaient quitté Goma hier soir et devaient arriver ce matin. Nous allons voir. Dans notre bateau [Emmanuel], la situation est calme."

Les passagers pourront débarquer une fois les derniers contrôles terminés. Pour l'heure, le passager à haut risque atteint du virus Ebola n'a toujours pas été identifié et n’a donc pas pu être isolé.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash