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L’incapacité de l’armée burkinabè à anticiper les attaques

10 juin 2021

Le récent massacre de Solhan a une nouvelle fois soulevé la question de l’incapacité de l’armée à anticiper les attaques des djihadistes.

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Les attaques terroristes visant les civils sont courantes au Burkina Faso
Les attaques terroristes visant les civils sont courantes au Burkina FasoImage : Issouf Sanogo/AFP/Getty Images

Avec quelques 11.200 hommes, l’armée burkinabé a pour mission première de ‘’garantir la sécurité, la souveraineté et l’intégrité du territoire national’’. Une mission qu’elle peine de plus en plus à mener à bien avec l’activisme grandissant des groupes djihadistes au Burkina Faso.

A lire aussi : Comment s'organise la prise en charge des victimes de Solhan ?

Pour Seidik Aba, journaliste et spécialiste des questions sécuritaires, les difficultés du Burkina Faso dans la lutte contre le terrorisme sont similaires à celles que rencontrent ses voisins du Sahel. 

"Au-delà même de l’aspect équipement, à la fois en matière de composante aérienne et d’équipement de combat nocturne, il y a aussi la faiblesse du renseignement militaire dans la plupart des pays africains, notamment dans le cas du Burkina Faso et dans le cas même des autres pays de la sous-région, le Mali et le Niger. Ces armées n’ont pas de capacité de riposte suffisante. Lorsque les premières unités sont au combat contre les terroristes, on voit que ceux-ci prennent facilement le dessus et il n’y a pas de composante aérienne suffisamment développée qui vienne porter assistance."   

Plus de 138 personnes ont été tuées lors de l'attaque de Solhan
Plus de 138 personnes ont été tuées lors de l'attaque de SolhanImage : Michel Cattani/AFP

Au manque d'équipement et de capacités de renseignements s’ajouteraient également des problèmes d'organisation au niveau de la chaîne opérationnelle. Des difficultés que soulève également Gerry Taama. L’ancien militaire reconverti dans la politique insiste lui aussi sur l’importance du développement du renseignement et des moyens aériens. Mais il rappelle que l’armée burkinabè, comme celle des autres pays de la région, fait face à une guerre qui sort de l’ordinaire.

"Aujourd’hui, les armées sont organisées de façon à faire face à une situation au Burkina Faso qui est quand même une situation de guerre asymétrique. Mais comme on l’a vu dans d’autres pays, quand l’ennemi est bien organisé, est organisé en petites équipes, quelle que soit la force des troupes loyalistes, il est toujours très difficile de faire face à ce genre d’ennemi. Mais aujourd’hui, on peut aussi dire que le Burkina Faso est en avance sur de nombreux pays. Parce qu’ils ont quand même lancé un système de volontariat avec des gens qui sont engagés après une certaine formation pour accompagner les forces de sécurité et de défense."

Si les forces de sécurité peuvent s’appuyer sur les milices d’auto- défense, ces dernières sont toutefois souvent accusées d’abus, tout comme certains soldats de l’armée régulière. Une armée qui a fort à faire pour mener à bien sa mission de protection des populations.