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Côte d'Ivoire : difficile dialogue politique

Georges Ibrahim Tounkara
11 décembre 2020

Le parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix, qualifie la proposition d’un dialogue national faite par l'opposition de provocation.

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Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié lors de leur rencontre du 11 novembre
Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié lors de leur rencontre du 11 novembreImage : Luc Gnago/REUTERS

"Provocation", c’est en effet le terme utilisé par le porte-parole du Rhdp en réponse au dialogue national proposé par l’ancien président, Henri Konan Bédié, également chef de file de l’opposition.

Pour Kobenan Adjoumani qui animait une conférence de presse ce jeudi, l’opposition est toujours dans la logique de la sédition et de la remise en cause de l’ordre constitutionnel né de la présidentielle du 31 octobre 2020.

Béma Fofana est député membre du Rhdp. Pour lui, "ils ont fait tuer des Ivoiriens et demandé d'empêcher par tous les moyens la tenue des élections. Les Ivoiriens sont cependant allés voter à plus de 50 %. Après les élections, le président Ouattara a tendu la main à l'opposition, une discussion a commencé et aujourd'hui monsieur Bédié ressort avec d'autres subterfuges. Ils veulent juste créer le chaos. Il faut être ferme."

Elfenbeinküste Abidjan | Wahlen | Präsident Alassane Ouattara
Alassane Ouattara prête serment le 14 décembre 2020 pour un nouveau mandat controverséImage : Sia Kambou/AFP/Getty Images

Au nom de la paix

Mercredi (09.12.2020), Henri Konan Bédié avait demandé l’organisation d’un grand dialogue national qui réunirait  toute la classe politique ainsi que les forces vives de la nation. Ce dialogue devrait déboucher sur l’élaboration d’une nouvelle Constitution et d’une nouvelle présidentielle.

Le pouvoir rejette donc cette propositionet parle de provocation, ce que regrette Danièle Boni-Claverie, présidente de Union Républicaine pour la Démocratie, l'un des partis de l’opposition. "C'est une réponse épidermique. Le parti au pouvoir ne devrait pas répondre du tac au tac. C'est lui qui pour le moment gouverne et c'est donc à lui de savoir prendre le recul nécessaire s'il a des objectifs de vouloir réconcilier les Ivoiriens et ramener la paix dans les coeurs", dit l'opposante.

Manifestants contre un troisième mandat du président Ouattara
Manifestants contre un troisième mandat du président OuattaraImage : Issouf Sanogo/AFP/Getty Images

Nouvelle Constitution

Pour Danièle Boni Claverie, il importe aujourd’hui de se retrouver et s’accorder sur une nouvelle Constitution. "Il faut maintenant que la nouvelle Constitution ne permette plus une quelconque interprêtation, à savoir qu'il n'y a la possibilité que de deux mandats pour le président de la République. Il faut qu'on se penche également sur une véritable séparation des pouvoirs. Il y a beaucoup de choses sur lesquelles nous devons réfléchir ensemble et trouver un consensus", explique Danièle Boni Claverie.

"C'est au pouvoir de réconcilier les Ivoiriens et ramener la paix", Danièle Boni-Claverie (URD)

L'élection présidentielle du 31 octobre s'était déroulée dans un climat de tension, l'opposition ayant appelé  au boycott du scrutin et à la désobéissance civile . Au moins 85 personnes ont trouvé la mort dans les violences liées à ce scrutin. Le climat politique s'est cependant apaisé depuis la rencontre le 11 novembreentre le président Ouattara et Henri Konan Bédié. Mais pour certains analystes, le feu couve toujours.

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle