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Côte d’Ivoire : l’offre d'Alassane Ouattara ne passe pas

Georges Ibrahim Tounkara
15 décembre 2020

Le président sortant a prêté serment et a promis créer un ministère chargé de la réconciliation nationale. L’opposition propose le dialogue national.

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Alassane Ouattara veut réconcilier les Ivoiriens
Alassane Ouattara veut réconcilier les Ivoiriens

Alassane Ouattara a prêté serment lundi (14.12) pour un nouveau mandat. La cérémonie s'est déroulée en présence de 13 chefs d’Etat et dirigeants de la sous-région, du Congo et de l’Ethiopie.  

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Une cérémonie sobre qui s’est tenue au palais présidentiel à laquelle a assisté le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.    

Mais plusieurs figures de l’opposition sont toujours en prison ou en exil. L’un des défis majeurs auxquels le président ivoirien sera une nouvelle fois confronté pour son nouveau mandat sera la réconciliation.

Reprise du dialogue   

Dans le discours qu’il a prononcé lundi (14.12.20), lors de sa prestation de serment, Alassane Ouattara s’est une nouvelle fois engagé en faveur de la réconciliation nationale. Un défi majeur pour le président, près de 10 ans après son avènement à la tête du pays. Il a notamment annoncé la création d’un ministère spécial.

"Est-ce que ce ministère va prospérer ?" (Député du PDCI)

"Afin de consolider davantage la cohésion nationale, j’envisage de créer dans les prochains jours un ministère chargé de la réconciliation nationale. J’ai instruit le Premier ministre de reprendre le dialogue avec les partis politiques dans la perspective de la tenue des élections législatives", a déclaré le président ivoirien.

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Pour l’opposition, il faut plus qu'un ministère pour réconcilier les Ivoiriens.  Selon Olivier Akoto, député membre du Pdci, le parti de Henri Konan Bédié, "Nous avons  un peuple déchiré. Le Pdci, par la voix de son président, a demandé l’organisation d’un dialogue national. Il faut que le président Ouattara écoute ses opposants."

"Un ministère de la Réconciliation peut être créé mais si ceux qui sont en belligérance ne sont pas de bonne foi, est-ce que ce ministère va prospérer ?", interroge le parlementaire.

Des dirigeants de l’opposition comme Pascal Affi N’Guessan sont encore incarcérés
Des dirigeants de l’opposition comme Pascal Affi N’Guessan sont encore incarcérés Image : Sia Kambou/AFP/Getty Images

La succession de Ouattara déjà lancée ?

Des actes concrets, c’est ce que demande aussi l’analyste Geoffroy Kouao:

"La volonté politique a été affichée d’aller à la réconciliation par un certain nombre d’institutions qui ont produit des conclusions qui n’ont pas été appliquées. Mais, le plus important ce sont les actes : la libération des prisonniers politiques et militaires de la crise de 2010 et les cadres de l’opposition qui ont été récemment emprisonnés ainsi que le retour des exilés". 

L’autre défi qui devrait se poser à Alassane Ouattara, c’est celui de sa succession à la tête de son parti, le RHDP. Et comment Alassane Ouattara pourra-t-il trouver l’homme du consensus, à l'heure de passer la main ?

Geoffroy Kouao répond ne pas voir "comment les cadres du pouvoir peuvent poser le problème de la succession tant que le président Ouattara est en vie. Il y a des noms qui circulent comme Ahmed Ouattara, Adama Bictogo. Mais, je ne crois pas pour l’instant que ce soit une véritable préoccupation pour le Rhdp."

Les analystes s’accordent à dire que ce troisième mandat sera sans doute le plus mouvementé pour le président ivoirien, l’opposition lui contestant toute légitimité pour ce troisième mandat.

 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle