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Côte d'Ivoire - Un calme précaire

10 avril 2011

Un calme tout relatif prévaut dimanche à Abidjan où la population en a profité pour se réapprovisionner au lendemain de l'attaque au mortier contre l'hôtel du Golf, le quartier général d'Alassane Ouattara.

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Les militaires français de l'opération Licorne ont sécurisé dimanche le port d'Abidjan.Image : picture alliance / dpa

Dimanche, une accalmie relative a permis à la population de sortir dans les rues d'Abidjan pour chercher de la nourriture et de l'eau. Les marchés de la capitale offrent plus de produits que pendant les combats de ces dix derniers jours.

De son côté, Laurent Gbagbo a appelé à la résistance contre les soldats français de « Licorne » présents en Côte d'Ivoire sous mandat de l'Onu. Selon lui, « c'est l'armée française qui nous attaque », a-t-il dit. Depuis le déclenchement de la bataille d'Abidjan, le 31 mars dernier, la France a engagé à plusieurs reprises ses soldats et ses hélicoptères de combat contre les forces du camp Gbagbo. Le contingent de « Licorne » a été porté à 1 650 hommes afin de soutenir l'Onuci et d'aider les expatriés, dont une partie a été rassemblée en plusieurs points d'Abidjan, dont le camp français de Port-Bouët.

Elfenbeinküste Unruhen nach Wahl
Le nouveau président élu de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, reconnu par la communauté internationale, attend toujours que son rival cède la place.Image : AP

Depuis samedi, les forces loyales au président sortant ont gagné du terrain dans le quartier administratif du Plateau et le centre diplomatique de Cocody, tout en se rapprochant de l'hôtel du Golf. À la demande du nouveau président ivoirien, les soldats de "Licorne", appuyés par des gendarmes ivoiriens fidèles à Alassane Ouattara, ont sécurisé samedi le port d'Abidjan, essentiel pour les exportations de fèves de cacao.

L'organisation de défense des Droits de l'Homme Human Rights Watch porte de son côte de graves accusations contre les troupes d'Alassane Ouattara. Un rapport présenté samedi à l'agence de presse AP indique que les forces de sécurités loyales au nouveau président élu auraient assassiné des centaines de civils, ainsi que des partisans de Laurent Gbagbo et incendié de nombreux villages, lors d'une offensive dans l'ouest du pays. L'organisation internationale exige du nouveau président de Côte d'Ivoire qu'il fasse toute la lumière sur ces accusations et punisse les auteurs de ces exactions. Mais ce rapport cite aussi la tuerie de plus de 100 civils par les soldats de Laurent Gbagbo. Ces meurtres seraient des représailles contre les combattants de Ouattara qui avaient fortement progressé en direction d'Abidjan lors d'une grande offensive.

Elfenbeinküste Laurent Gbagbo
Laurent Gbagbo, perdant des élections présidentielles et isolé sur le plan international, refuse d'abandonner le pouvoir.Image : picture alliance/landov

À Washington, le département américain d'Etat accuse Laurent Gbagbo de faire preuve d'« un mépris impitoyable à l'égard du bien-être du peuple ivoirien » et l'a de nouveau exhorté à se retirer. À Paris, les deux avocats français d'Alassane Ouattara ont lancé dimanche un appel à une intervention militaire de l'Onu face à l'urgence humanitaire.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Yann Durand