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Cameroun : le pouvoir de Paul Biya sous pression ?

Henri Fotso
10 décembre 2020

Le pouvoir a libéré Wilfried Siewe, jeune Allemand d'origine camerounaise, accusé d'atteinte à la sécurité du pays. Le blocus devant le domicile de Maurice Kamtoa aussi été levé.

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Kamerun Präsident Paul Biya
Image : picture-alliance/AP Photo/S. Alamba

Pour Anatole Mvena, membre du RDPC et président du Collectif des retraités d'Afrique centrale, cette libération de Maurice Kamto est un signe de bonté du président Biya et non le résultat d'une quelconque pression.

"Vous savez, le président Paul Biya a l'esprit du pardon. Je pense qu'on ne peut pas dire que, la libération de Kamto, est due à des pressions. Le Cameroun est un pays souverain. Alors, s'il a libéré Kamto, c'est son fils. Et Kamto doit comprendre que le président Biya est le père de la Nation", estime Anatole Mvena.

Henriette Ekwe, ancienne prisonnière politique et analyste politique, pense le contraire. Elle affirme que Paul Biya tente de donner des gages de démocratie. "Je crois que le président de la République est sous pression. Vous ne pouvez pas dire que vous êtes un démocrate et mettre en résidence surveillée un dirigeant politique pendant trois mois. On l'a arrêté chez lui et d'autres sont encore en prison."

"Il n'y a pas d'Etat de droit au Cameroun"

Cette fin de résidence surveillée du principal opposant au régime de Yaoundé intervient aussi après la libération le samedi (05.12) de Wilfried Siewe. Ce jeune allemand d'origine camerounaise écroué depuis 21 mois, était accusé d'attenter à la sécurité du Cameroun.

Wilfried Siewe a été arreté le 18 février 2019 à Yaoundé.
Wilfried Siewe a été arreté le 18 février 2019 à Yaoundé.Image : change.org

Selon Henriette Ekwe, Paul Biya a tout intérêt à calmer le jeu en libérant tous les prisonniers politiques. "Il n'y a pas d'Etat de droit au Cameroun. Il faut que le Conseil constitutionnel examine la constitutionnalité de toutes les lois qui encadrent l'exercice des droits civiques. Sinon, on ne peut pas dire qu'on est dans un état de droit", insiste l'analyste politique.

En octobre dernier, soit un mois après son assignation en résidence surveillée, l'ONU demandait déjà la libération de Maurice Kamto. Les ONG Un Monde Avenir et le REDHAC, décriaient également l'usage abusif de la force contre les manifestants du 22 septembre, dans certaines villes du Cameroun. Ils seraient encore une centaine de militants du MRC en prison.

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