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Cameroun : que peut faire l'ONU ?

Élodie Amen
6 mai 2019

Le Conseil de sécurité de l'ONU se prépare à tenir sa première réunion sur le Cameroun à l'initiative des Etats-Unis.

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Kamerun Polizisten in Buea
Image : Getty Images/AFP/M. Longari

L’ONU apportera son soutien pour régler la crise qui prévaut au Cameroun. C’est en tous cas le message de l'organisation après la visite dans le pays de sa Haut-Commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet. Elle a achevé le week-end dernier une visite de quatre jours au Cameroun en proie à des conflits armés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où de nombreux cas de violations des droits humains sont dénoncés.

Le Conseil de sécurité de l'ONU se prépare désormais à tenir sa première réunion sur le Cameroun, ce sera le 13 mai, à l'initiative des Etats-Unis.

La Haut-Commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet
La Haut-Commissaire aux droits de l’homme Michelle BacheletImage : Getty Images/AFP/F. Coffrini

Cette rencontre qui portera sur la situation humanitaire dans le pays, sera cependant une simple rencontre informelle. Aucune décision d'importance ne devrait être prise.

Ce sera tout de même la première depuis le début de la crise sur le sujet. Les pays africains étaient jusqu'ici très réticents à l'idée d'organiser des débats. Beaucoup considèrent que la crise au Cameroun est une affaire interne ou que c'est à l'Union africaine de se charger de sa résolution.

Recours à la torture

Mais cette crise semble toujours plus profonde et dans une impasse. Ce lundi 6 mai, un rapport publié par l'ONG de défense des droits de l'homme Human Right Watch dénonce des recours réguliers à la torture par les autorités camerounaises contre des séparatistes anglophones

Illaria Allegrozzi, est chercheur à Human Right Watch en Afrique centrale :

"Nous avons documenté de graves passages à tabac et d’autres formes de torture, y compris de quasi noyade, pratiquées pour obtenir des aveux des détenus qui sont arrêtés, ainsi que pour contraindre les suspects à avouer des crimes mais également pour les humilier ou les punir. C’est une réponse brutale à une crise qui est déjà sanglante, qui a fait plus de 1800 morts depuis la fin de 2016 dans les régions anglophones."

Détentions arbitraires 

Human Right Watch affirme avoir les preuves de 26 cas de détentions secrètes et de disparitions forcées, dont 14 cas de torture au centre de détention du Secrétariat d'Etat à la Défense à Yaoundé. Ces cas ont été recensés entre janvier 2018 et janvier 2019.

Les victimes sont des séparatistes anglophones ou des personnes suspectées de l'être. Ces derniers militent pour la création d'un Etat indépendant  du Cameroun, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ils ont fini par prendre les armes contre le pouvoir à Yaoundé fin 2017.

En plus des morts, le conflit provoque de graves problèmes de fonctionnement dans le pays. Selon l'ONU, 80% des écoles ont dû fermer à cause de cette crise.