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Castor passe sous les sifflets

8 novembre 2010

La police allemande a achevé ce matin l'évacuation des manifestants qui bloquaient la voie ferrée. Le train de déchets nucléaire ne se trouve plus qu'à une vingtaine de kilomètre du site de stockage de Gorleben

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Des militants de Greenpeace se sont accrochés samedi au pont de la gare de Kehl
Des militants de Greenpeace se sont accrochés samedi au pont de la gare de KehlImage : picture-alliance/dpa

Les militants écologistes n'ont pas dit leur dernier mot puisque dans le passé c'est souvent cette dernière partie du trajet qui s'est montrée la plus problématique. Car les onze conteneurs renfermant des déchets nucléaires vont être maintenant chargés sur des camions qui vont effectuer le transport jusqu'à l'ancienne mine de Gorleben. En effet, si la police est parvenue ce matin à évacuer le dernier blocage organisé par les militants antinucléaires, la partie de cache-cache est loin d'être finie car ceux-ci ont annoncé qu'ils allaient désormais barrer l'accès à Gorleben et d'ores et déjà, plus d'un millier d'entre eux sont rassemblés devant l'entrée de Gorleben. Le convoi de poids lourds pourrait arriver sur place dans la nuit mais rien n'est encore confirmé.

Le train qui a quitté la France vendredi après-midi aura donc mis 67 heures pour atteindre sa destination. Il y a eu des heurts violents dimanche entre la police et les manifestants, les forces de l'ordre ayant utilisé des gaz lacrymogènes et des lances à eau pour évacuer la voie ferrée. Quelques 20 000 policiers ont été mobilisés pour escorter le convoi et de l'avis des syndicats, les fonctionnaires seraient à bout de forces. Quant aux manifestants arrêtés ce matin à l'aube ils ont été regroupés dans un champ, 1500 personnes seront ainsi retenues jusqu'à ce que le convoi arrive à destination.

En dépit des heurts de dimanche, les manifestations sont restées globalement pacifiques
En dépit des heurts de dimanche, les manifestations sont restées globalement pacifiquesImage : dapd

Carnaval avant l'heure

Logiquement, le débat prend une tournure politique en Allemagne où l'opposition a accusé la chancelière Angela Merkel d'être responsable des violences survenues dimanche. Mais les commentaires dans la presse insistent aussi sur le côté happening et quelque peu carnavalesque de ces manifestations – mettant ainsi les violences de dimanche au second plan.

Enfin, le débat comme souvent porte sur la facture : qui va payer pour les 20 000 policiers engagés ? Le montant de la douloureuse s'élève à environ 20 millions d'euros et le Land de Basse-saxe, où se situe Gorleben, n'est pas du tout d'accord pour assumer seul les coûts de ce grand carnaval.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Fréjus Quenum