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Ce qui rapproche Moscou et Pékin

5 juin 2012

Réélu président de la Russie en mars dernier, Vladimir Poutine effectue la première tournée à l'étranger de son troisième mandat. Après Berlin et Paris, il est en visite en Chine, un pays clé dans la politique de Moscou.

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Vladimir Poutine (à gauche) et Hu Jintao
Image : picture-alliance/dpa

Après un passage éclair, vendredi dernier, à Berlin et Paris, le président russe a entamé une visite officielle de trois jours en Chine. Un choix qui souligne l'importance que revêt l'Empire du Milieu pour la politique étrangère russe, alors que Vladimir Poutine semble bouder les États-Unis. À Pékin, le président russe a été reçu par son homologue chinois Hu Jintao, au Grand Palais du peuple. Moscou comme Pékin, Vladimir Poutine comme son homologue chinois Hu Jintao, veulent renforcer leur partenariat stratégique. « Les intérêts de nos deux pays coïncident dans de nombreux domaines importants », s'est d'ailleurs félicité le chef de l'État russe à l'issue d'un premier entretien. La Russie et la Chine - c'est un fait - ont de nombreux intérêts communs : elles sont d'abord l'une pour l'autre de très importants partenaires sur les plans économique et commercial. Mais les deux pays sont aussi tous les deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et partagent des visions similaires en ce qui concerne l'ordre politique international.

China Staatschef Hu Jintao
Le numéro 1 chinois Hu JintaoImage : dapd

Les principaux soutiens de Damas

Par exemple, Moscou comme Pékin rejettent "toute intervention pour raisons humanitaires", comme en Syrie notamment. D'ailleurs, le porte-parole de la diplomatie chinoise Liu Weimin a réitéré la position commune de Pékin et de Moscou, soulignant être absolument opposé à toute intervention étrangère en Syrie et à un changement de régime par la force.Pékin, comme Moscou, préconise un dialogue politique entre le président syrien Bachar al-Assad et les opposants pour éviter que le pays ne sombre définitivement dans la guerre civile. Vladimir Poutine et Hu Jintao ont exhorté la communauté internationale à soutenir le plan de sortie de crise élaboré par Kofi Annan. À deux reprises déjà, Moscou et Pékin ont fait usage de leur droit de veto et bloqué des projets de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le régime de Bachar al-Assad.

Syrien Zerstörung Panzer
La violence en Syrie continueImage : AP

Une alliance alternative face à l'Occident

On sait que la Russie fournit depuis longtemps déjà des armes à la Syrie et entretient un partenariat militaire avec Damas. Surtout, avec le port syrien de Tartus, la Russie dispose de sa seule base navale pour sa flotte en Méditerranée ! Mais ce qui unit surtout Pékin et Moscou, c'est que les deux rejettent toute prédominance réelle ou présumée de l'Occident et particulièrement des États-Unis. D'ailleurs, le président russe doit participer mercredi et jeudi au sommet de l'OCS, l'Organisation de coopération de Shanghai, une organisation censée faire contrepoids à l'influence américaine en Asie centrale.

Lors d'une cérémonie de signature ce mardi (5 juin 2012) à Pékin en présence des deux présidents, la Chine et la Russie ont finalisé la création d'un fonds d'investissement commun, doté de 4 milliards de dollars. Le fonds russe d'investissements directs et le fonds souverain chinois Chinese Investment Corporation vont contribuer chacun à hauteur de 1 milliard de dollars à ce fonds, le reste - soit 2 milliards de dollars - provenant d'investisseurs chinois.

Auteur : Philippe Pognan
Édition : Anne Le Touzé